La moitié des abonnés ordinaires de la wilaya de Sidi Bel Abbès ne paye pas ses factures d'électricité à temps. « Un grand nombre de mauvais payeurs se concentre au niveau des grands centres urbains, comme Bel Abbès ville, Telagh, Sfisef et Ben-Badis », constate Belamri Hocine, directeur régional de la Sonelgaz à Sidi Bel Abbès. Cette situation, explique-t-il, constitue un frein sérieux aux différents plans de développement et de modernisation de la société. Selon lui, la Sonelgaz, qui alimente 52 communes, compte 115 000 abonnés ordinaires au réseau d'énergie électrique et 45 000 pour le gaz de ville. Les créances détenues auprès de ces abonnés sont évaluées à 29 milliards de centimes, tandis que les collectivités locales et autres organismes publics totalisent quelque 31 milliards de centimes de dettes. « Le recouvrement des créances pour ce qui est des abonnés ordinaires nécessite beaucoup de temps et de moyens. C'est la raison pour laquelle nous avons opté pour la coupure systématique et l'application des pénalités de retards en ce qui concerne les clients récalcitrants », ajoute t-il. Recours à la justice Pour ce qui est des factures « irrécouvrables », le recours à la justice constitue l'ultime solution, avoue M. Belamri en poursuivant : « Pour des cas pareils nous privilégions une solution à l'amiable ». Après avoir finalisé un ambitieux plan de redéploiement, la Sonelgaz compte aussi mettre sur le terrain une trentaine de commerciaux dont la tâche est essentiellement orientée vers une communication plus « active » et une meilleure qualité de services. Une trentaine d'universitaires diplômés, ayant reçu une formation complémentaire à l'école technique de Blida, s'occuperont ainsi de la distribution des factures et du recouvrement des créances dans la ville de Sidi Bel Abbès. Auparavant, des sociétés privées étaient chargées de la distribution des factures et du recouvrement des impayées. « Nous avons résilié toutes les conventions qui liaient la Sonelgaz à ces privés en raison de la mauvaise qualité de services fournis et des nombreuses réclamations émises par nos abonnés » ; précise Belamri. Sur un autre plan, le directeur régional de la Sonelgaz évalue à 2% le taux annuel de fraude à Sidi Bel Abbès, pour une consommation d'énergie de l'ordre de 420 mégawatts. « Les fraudeurs sont des abonnés intelligents. C'est très difficile de détecter la fraude », dit-il.