Il n'y pas de lieux dans la capitale où on ne trouve pas des rémouleurs. Ne se souciant guère des services de sécurité qui semblent les tolérer, à quelques jours de l'Aïd El Adha, ces aiguiseurs s'installent de préférence à proximité des marchés. Ainsi, plusieurs d'entre eux se sont établis au marché Clauzel et celui de Ferhat Boussad (ex-Meissonier). L'un de ceux qui occupent le marché Réda Houhou au bas des escaliers est là depuis plus d'une trentaine d'années et personne ne s'en soucie. Sa posture ne manquerait pas d'étonner. Tout à sa besogne, l'homme ne badine pas avec les manières. L'ayant abordé pour lui demander les tarifs pratiqués, celui-ci nous rabroua en nous demandant de revenir avec l'objet à affûter. Plus loin sur l'autre trottoir exigu, s'est établi un jeune avec, cette fois, pas moins de cinq machines. Il installera aux commandes de chacune d'elle une personne. Le procédé des aiguiseurs est tout simple : ils frottent la lame contre la molette en la déplaçant dans la main. Les tarifs sont, à quelque dinars près, les mêmes. Ils diffèrent suivant la dimension de la lame ou de la hache. C'est ainsi qu'un couteau de petite dimension est aiguisé à 20 DA. Celui à la lame grande à 50 DA alors que les haches le sont à 100 DA. Ce qui laisse plus d'un pantois, c'est l'indolence des autorités publiques qui ne réglementent pas pareille activité. Ressortant toute l'artillerie nécessaire au sacrifice, le citoyen, ne trouvant où aiguiser, se dirige vers ces artisans d'un jour. On voit chez eux, des couteaux de toutes les dimensions et cela sans aucune mesure de sécurité.