Un affaissement de terrain est en train de travailler à première vue avec intensité les confortements de la chaussée à la hauteur de l'ancien tribunal de la ville de Béjaïa. Le relief rocailleux dans cette partie de la haute ville ne laisse théoriquement pas s'installer l'hypothèse du glissement de terrain. On pencherait plutôt, dans le milieu des travaux publics, vers la présence d'eau provenant ou d'une ancienne canalisation endommagée ou d'un ru souterrain. Les premiers stigmates du phénomène sont aussi bien apparents sur la chaussée (dénivellements) que sur le bâti environnant en témoigne l'affaissement des marches du tribunal. Il est, par voie de conséquence, craint pour les structures portantes de tout l'îlot environnant. Les services de l'APC semblent prendre conscience du risque de voir compromettre le maintien en l'état consolidé les constructions du quartier, dont la plupart font le prestige de la ville (le tribunal, la place Gueydon et La Casbah). En ce sens que la commission des travaux de la commune a décidé d'engager un bureau d'études pour procéder à des sondages d'identification du sinistre, entendre ampleur et agents physiques agissants, et réaliser une étude de confortement. A l'APC, on se veut rassurant : « Les solutions auxquelles aboutira l'étude seront engagées en urgence. » La même opération est prévue pour l'affaissement au plus bas du boulevard Bouaouina (où les mêmes menaces pèsent sur le monument aux morts) et la rampe du port. Cette dernière structure retenue par le ministère des Travaux publics dans le cadre de l'expertise lancée pour sauvegarder les ouvrages délicats a fait, apprenons-nous, l'objet d'une étude de confortement réalisée par une société canadienne, et les travaux devraient être lancés mais ne sauraient devancer l'intervention préalable sur le sinistre localisé près de l'ancien tribunal car situé juste un peu en amont. Le siège de l'ex-cour de Béjaïa n'est pas menacé uniquement par le fait que le sol se dérobe peut être sous ses pieds. Laissé en proie à des pousses d'herbe sauvages sur toute la longueur du perron, une façade dont le crépissage tombe par endroits, l'édifice a tout l'air d'être livré à l'abandon. Un état qui résulte en partie d'un devenir pas encore tout à fait clarifié. Sa vacance suite au déménagement de l'instance judiciaire au nouveau tribunal, sis à la cité Tobbal, semblait pourtant être de courte durée, vu la célérité avec laquelle les convoitises se sont manifestées. La défunte APC, conduite par une majorité FFS, le prédestinait, avant que ne soit projeté un « building » du côté de la rue de la Liberté, à accueillir les bureaux de la commune. Après une brève affectation à l'instance militaire locale, la bâtisse allait être insérée par la wilaya dans le programme d'équipement public de l'année 2005 pour abriter le musée du Moujahid et une bibliothèque. Auparavant une visite de la ministre de la Culture avait défini une destinée culturelle dans une autre vocation : en faire une annexe de l'Ecole nationale des beaux arts. Aux dernières nouvelles, l'édifice est bel et bien attribué au secteur de la culture pour un tel exercice.Il attend sa toilette.