Il était 2h du matin, ce jeudi 4 janvier 2007, lorsque les riverains furent réveillés par les appels au secours des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants. De hautes flammes et une âcre et dense fumée noire s'échappaient de cette infrastructure. Ce que fuyaient, pour échapper à une mort certaine, les 147 personnes de tout âge. Elles composaient les 49 familles « provisoirement » entassées dans cette salle depuis le 5 septembre 2003. De l'avis de plusieurs d'entre elles et des locataires voisins, la très rapide intervention de la Protection civile a permis d'éviter le pire. La victime que l'on avait retirée carbonisée des décombres était une femme de 70 ans. Handicapée, elle avait été surprise dans son profond sommeil par l'effondrement de la toiture en acier. Durant plusieurs heures, la salle de sport s'était transformée en un immense brasier. Légèrement blessées, deux personnes ont été rapidement prises en charge par les services de la direction de la santé et de la population. Quelques minutes après le sinistre, médecins et corps paramédical avaient établi leur campement dans le périmètre même du sinistre. Ils ont assisté médicalement les personnes choquées et les malades chroniques. Des médicaments dits sensibles destinés aux diabétiques, hypertendus et autres malades chroniques étaient disponibles dans la tente qui fait office d'infirmerie. Sous le contrôle de plusieurs médecins, ces médicaments étaient distribués aux malades dans le besoin. Les opérations de secours étaient supervisées par les directeurs de la santé et du secteur sanitaire, présents sur le terrain. Durant plusieurs heures, les combattants du feu avaient bataillé dur pour maîtriser les flammes. Elles menaçaient également les nombreux locataires des bâtiments à proximité. Menaces d'autant plus réelles que des explosions s'étaient fait entendre dans la bâtisse en acier avec des éclats de tôles et d'acier. Elles étaient dues à l'éclatement des bouteilles de gaz, d'écrans de téléviseurs et autres produits ménagers, dont les détergents. Au péril de leur vie, les agents de la Protection civile avaient évacué des dizaines de ces bouteilles pleines. Certaines étaient en feu. Une dizaine d'engins et de canons à eau avaient été apprêtés pour parer à toute éventualité. Celle de voir le sinistre s'étendre aux nombreuses habitations voisines en était une. Dans le regard des familles sinistrées, pour lesquelles avaient été installées des tentes, se mêlaient le désespoir et la colère. Le désespoir d'être totalement démunies et toujours sans logis. La colère face à des responsables locaux restés apparemment insensibles à leur détresse. Elle s'exprimera quelque peu à l'arrivée du secrétaire général de la wilaya et du président de l'APC de Annaba. « Combien de fois avons-nous alerté les autorités sur les risques que nous encourons à vivre dans cette salle où, outre les risques de proximité, il y avait également de très dangereux courts-circuits. Dès les premières flammes, un de nos compagnons de misère a contacté la Protection civile pour les informer du sinistre. Heureusement qu'elle est rapidement intervenue », a affirmé un des membres du comité de quartier. Avec leurs yeux rougis par le manque de sommeil et les larmes versées, les 49 familles constataient que la coupole les ayant abritées plus de trois années n'était plus qu'un amas de ferraille noirci par le feu. Beaucoup de victimes du sinistre portaient des vêtements chauds. Ils leur avaient été offerts par des voisins habitant les bâtiments à proximité. La Protection civile leur a également remis des couvertures tirées de ses propres stocks avant la remise de celles de l'Assemblée populaire communale de Annaba. « Ce sinistre est la conséquence du laisser-aller et de l'indifférence des autorités locales maintes fois saisies de notre problème. Pour nous calmer, elles ont lancé, en octobre 2005, la réalisation de logements censés nous être destinés pour un délai de réalisation de 9 mois. C'est à peine si l'on a dépassé le cap des fondations. Que cesse cette mascarade ! », se sont révoltés plusieurs mères et pères de famille. Annaba. De notre bureau