Un groupe de députés composé de dissidents du parti d'El Islah et du Parti des travailleurs (PT), ainsi que des députés du Front national algérien (FNA) ont décidé de réagir et de mener des actions pour dénoncer ce qui se passe actuellement en Irak. Ces élus du peuple, tout en condamnant l'exécution horrible de l'ex-président irakien Saddam Hussein, ont déploré le silence du premier responsable de l'Assemblée nationale algérienne (APN) sur ce crime ignoble commis le jour de la fête des musulmans, l'Aïd El Adha. « Lors de la séance plénière prévue pour aujourd'hui, nous allons, en tant que représentants du peuple, interpeller M. Saâdani sur ce point. Nous allons également saisir cette occasion pour soumettre à l'ensemble des représentants des partis politiques siégeant à l'APN nos propositions et nos actions », a indiqué Adda Felahi, député indépendant, qui a précisé que plusieurs autres députés comptent adhérer à ces actions. De quoi s'agit-il au juste ? Indigné, ce groupe de députés demande au gouvernement algérien de rompre ses relations diplomatiques avec le gouvernement du duo Talabani-Maliki, si ce dernier ne renonce pas à l'exécution de Barzan Al Tikriti et Bandar Ahmad Aouad, les deux autres condamnés à mort dans le procès Saddam. « Nous demandons aux responsables chiites d'intervenir dans l'immédiat auprès du gouvernement Maliki pour lui demander de surseoir à la décision d'exécuter les deux coaccusés de l'ex-président irakien. Cette démarche est de nature à calmer les esprits et à dissiper les doutes », ont expliqué les députés. « Si une telle demande n'est pas prise en considération, pour mettre un terme au processus de purification communautaire dont sont victimes les sunnites d'Irak, nous demandons au gouvernement algérien de rompre ses relations diplomatiques avec le gouvernement Talabani qui n'a pas pu assurer une protection à nos représentants diplomatiques en Irak », a soutenu M. Adda. « Ce qui se passe en Irak n'est pas un problème interne. L'Algérie a le droit d'intervenir et de faire des suggestions parce qu'elle a payé un prix élevé avec l'assassinat de deux de ses diplomates », a expliqué notre interlocuteur. Dans leur communiqué, les députés sont revenus sur la menace de Maliki de rompre les relations diplomatiques avec tous les pays qui ont critiqué la pendaison de Saddam Hussein. « Quand Maliki menace de rompre les relations diplomatiques avec les pays qui ont condamné l'exécution de Saddam, il ne fait qu'élargir le fossé que cherchent à créer les Américains et les Israéliens entre les pays arabes et les pays musulmans, à leur tête l'Iran qui a applaudi l'exécution de Saddam dans une attitude empreinte de revanche communautaire », lit-on dans le document. Les députés ont indiqué que cela arrive au moment où, dans le monde, « l'heure est au dialogue entre les religions et les civilisations ». Pour les élus du peuple, la pendaison de Saddam, qu'ils qualifient de honteuse, porte le sceau du communautarisme étroit et « nous replonge dans les sombres heures de notre histoire ancienne ». Les signataires du communiqué appellent à la responsabilité des sages de la communauté chiite « en ces heures déterminantes pour prendre des initiatives qui vont dans le bon sens, avant d'arriver à l'irréparable ». Par ailleurs, les députés envisagent de saisir par courrier les ambassadeurs iranien et américain pour leur faire part de leurs propositions.