La désignation, mardi dernier, du nouveau maire de Sidi Bel Abbès, Mehdi Mohamed, en remplacement de Mim Miloud, élu sénateur le 28 décembre dernier, a eu pour premier effet d'installer une grave crise au sein du groupe majoritaire issu des rangs du vieux parti. En effet, 5 élus (sur les 11 que compte la liste majoritaire FLN) ont décidé de saisir le wali et les instances judiciaires pour exiger l'annulation de la décision de désignation. Il s'agit du 1er vice président, Gunedil Mohamed, du 2ème vice-président, Cheniti hanem, du président de la commission des finances, Djebbar Abdelkader, du président de la commission des travaux, Nouala Abbas et de Melle Moulshoul Linda, l'unique femme élue de l'assemblée. Selon un communiqué signé par ces élus FLN, « le consensus auquel est parvenu, la veille, l'ensemble des élus a été rompu et la responsabilité incombe au député Lebied Mohamed. » Les élus protestataires font aussi remarquer que la procédure de désignation supervisée par le chef de daïra, Moussa Guellay, a été entachée d'« irrégularités ». « La désignation du nouveau maire doit s'effectuer en présence de la majorité des élus municipaux d'obédience FLN. Or, avec le retrait de 5 élus, le quorum ne pouvait être atteint », souligne l'un des élus. Autre grief avancé par les cinq élus : les convocations qui leur ont été adressées émanaient de la daïra, ce qui, à leurs yeux, établit clairement le « parti pris » de l'administration dans la désignation du nouveau maire. A préciser que selon l'article 16 du code communal, « les convocations aux réunions de l'assemblée populaire communale sont adressées par son président ». Sur ce point, les rédacteurs du communiqué affirment qu'en cas de vacance du poste, une lettre d'intérim est « normalement » notifiée au 1er vice-président pour assurer une continuité dans la gestion des affaires de la collectivité. Une démarche essentielle qui cependant n'a pas été respectée par l'administration, ajoutent-ils. Concernant l'incorporation d'un nouvel élu après l'élection de l'ex-maire, Mim Miloud, au Conseil de la Nation, les cinq élus parlent de « manœuvres » de la part de l'administration, en se référant à l'article 29 du code communal. D'après eux, le remplacement de Mim Miloud par M. Harmel a pris effet à partir du 10 janvier dernier alors que l'installation officielle des membres du Sénat a eu lieu le lendemain, le 11 janvier ?! La présence, mardi, dans la salle des délibérations de l'APC, de personnes étrangères à l'assemblée dont deux entrepreneurs en bâtiment n'a fait que renforcer l'idée d'une désignation « imposée » à des fins « personnelles ».