Il n'est pas déraisonné d'affubler le tourisme à Mila de parent pauvre dès lors qu'il peine à sortir de l'ornière en dépit des riches potentialités enviables qu'il recèle. Selon son premier responsable, Miloud Djagham, les raisons du marasme sont multiples et complexes. La gestion avant 2003, souligne-t-il, du département touristique par des décrets exécutifs, constituait à elle seule un handicap de taille qui entravait l'essor et l'épanouissement du secteur. Mis à part les 6 hôtels implantés à Chelghoum Laïd, Mila et Tadjenanet offrant une faible capacité de 290 lits et l'inscription de projets de réalisation de 8 nouvelles infrastructures hôtelières dont la cadence des travaux a pâti en raison de la conjoncture sécuritaire d'avant 2000, le tourisme à Mila brille par une stagnation prégnante. Les directeurs qui se sont succédé à la tête de ce département ont eu beau mettre l'accent sur le tourisme climatique et de découverte, la richesse du tourisme historico-culturel, tels les sites du vieux Mila, la prison rouge de Ferdjioua, la mosquée de sidi Ghanem, ou encore vanter les mérites et les vertus des 14 sources thermales dont 3 non exploitées, mais point de salut. Beaucoup de retard à rattraper Il serait illusoire, souligne M. Djagham, de parler de tourisme « sans une réelle politique de propagande et de marketing axée sur la promotion des potentialités touristiques, culturelles et naturelles du pays afin de stimuler et renforcer les opportunités d'investissement et de partenariat ». Et de poursuivre : « L'administration touristique ne peut à elle seule être garante du décollage effectif d'un secteur aussi stratégique qui nécessite qu'en amont soient mis en œuvre plusieurs facteurs concourant à son essor, tels l'implication des représentations diplomatiques, consulaires et commerciales algériennes à l'étranger dans le marketing et la revalorisation de la notion touristique, la qualité et la disponibilité des installations touristiques, la satisfaction des besoins et des aspirations en matière de tourisme, de détente et de loisirs, l'amélioration du cadre de vie et la valorisation de l'environnement touristique sur le plan notamment de la réhabilitation des structures d'accueil, la rénovation des routes, bref, la stimulation de l'appétit touristique ». Le tout est de savoir si les mesures incitatives mises en branle à la faveur de la loi n° 03-01 et 03-03 du 17 février 2003 relatives au développement durable du tourisme et aux zones d'expansion touristique trouveraient du répondant auprès des investisseurs potentiels et un prolongement salutaire sur le terrain de la réalité. Dans cette même veine, le programme des Hauts-Plateaux visant la création d'un guide et d'une monographie touristique, l'étude, la réalisation et l'équipement d'un centre d'information et d'orientation touristique à Tadjenanet, ainsi que le lancement d'un plan de promotion touristique pourra s'inscrire dans cette dynamique, mais il reste vraiment tant à faire dans un secteur qui marque… le pas.