Le directeur général de l'OPGI a bien voulu éclairer l'opinion publique sur « ...les tenants et les aboutissants de ce scandale qui ne dit pas son nom, du moins en ce qui concerne les démêlés - de mon époux Ahmed Benaoum - avec l'OPGI d'Oran (...) ». Heureuse d'avoir enfin des nouvelles de M. Imadali, directeur général de l'OPGI, qui daigne enfin se manifester, lui qui, en tant que partie plaignante et non moins partie civile, ne s'est jamais et au grand jamais présenté à la moindre audience. Il a donc fallu que mon époux soit incarcéré pour que M. Imadali se manifeste. J'aurais tant voulu que cet honorable commis de l'Etat - tel qu'il se plaît à se définir - informe, par sa présence physique, la justice sur justement les tenants et les aboutissants de ce scandale et affronte les yeux dans les yeux mon époux. Heureuse également de savoir, selon notre honorable commis de l'Etat, que le montant des biens objet de la plainte s'élèvent à 1 229 479,73 DA, presque 130 millions de centimes, et non pas à des milliards de centimes, voire de dinars comme s'évertuent à le faire accroire certains honorables correspondants de presse. Les priorités managériales de M. Imadali sont telles que le recouvrement de 130 millions de centimes constitue l'axe central de la stratégie de redressement de l'OPGI engagée par ce commis de l'Etat. Il est vrai que l'état du patrimoine immobilier de l'OPGI d'Oran est des plus reluisants, alors que le taux de recouvrement des créances avoisine les 100% puisque, depuis que M. Imadali est à la tête de l'OPGI d'Oran, ce recouvrement se fait en temps réel. C'est ce que les professionnels de l'administration publique qualifient d'esprit de célérité et de diligence dans la gestion et la défense des affaires publiques. Tout aussi heureuse de savoir que M. Imadali n'a pas « attendu aujourd'hui pour porter plainte contre Benaoum (...). Ma première plainte remonte au 10 juin 2002 (...) et enfin la quatrième au mois de mai 2004 ». Pour tout observateur averti, nul besoin de douter que la scène politique nationale en juin 2002 était des plus apaisées et que des journaux à la ligne éditoriale critique comme Le Matin , El Khabar, El Watan, L'Expression, Le Soir d'Algérie et Erraï étaient des plus tolérés, voire souhaités dans le paysage médiatique national. Triste toutefois d'apprendre que mon époux, présumé auteur de vol de matériel, dont le transport a nécessité, selon M. Imadali lui-même, 25 camions à fort tonnage , fait preuve d'autant d'amateurisme en entreposant du matériel dans sa propre villa pour des faits qui remonteraient à au moins juin 2002 et que la perquisition a permis de retrouver. Alors de deux choses l'une : ou mon époux est d'un amateurisme affligeant ou les enjeux sont ailleurs. Vous me concéderez, M. Imadali, que la longue appartenance de mon époux à un corps constitué d'élite l'aurait incité à procéder autrement. Les enjeux, que votre plan de charge professionnel, votre perspicacité managériale ainsi que votre haute vue d'esprit, vous dispensent de saisir sont bel et bien ailleurs. Je ne peux m'empêcher, M. Imadali, de faire avec vous un peu de droit : dites à l'opinion publique que toutes vos plaintes ont été rejetées pour défaut de qualité ; vous vous imaginez bien que mon époux n'aurait jamais été remis en liberté par les différents juges d'instruction s'il subsistait le moindre doute quant à sa culpabilité ; dites à l'opinion publique que votre section syndicale, et à votre instigation, a déjà perdu un procès pour vol que vous avez intenté contre le directeur administratif et financier du groupe Er Raï. Enfin, je vous défie devant Dieu et devant la justice ainsi que devant l'opinion publique d'affirmer que vos différentes plaintes contre mon époux ne sont ni plus ni moins que l'expression de votre profond attachement à la défense des deniers et intérêts publics, que vous agissez en toute souveraineté et que l'affirmation que vous n'êtes qu'un maillon n'est que pure spéculation. Je ne peux clôturer cette concitoyenne interpellation sans faire mien cet hommage rendu par mon époux à tous ces valeureux et anonymes magistrats qui font Ieur métier : dire le droit et rendre la justice. A bientôt, M. Imadali, devant la justice, face à l'histoire, par-devant votre conscience, les yeux dans les yeux.