La situation épidémiologique du VIH Sida en Algérie et dans la région ouest et le dépistage ainsi que les nouvelles orientations de l'organisation mondiale de la santé (OMS) étaient, hier, au centre des travaux d'une rencontre maghrébine sur le Sida, organisée à l'institut technologique de la santé et de la population. La rencontre a regroupé, outre les représentants de la Tunisie, du Maroc, de la Mauritanie et le président de l'association Française « AIDES », plus d'une centaine de professionnels de la santé et quelques représentants de la société civile de l'ouest du pays. De prime à bord, le représentant français, Christian Saoult, a, dans son allocution d'ouverture, situé l'importance que revêt une telle rencontre thématique qui ne peut que contribuer, à sa façon, à la limitation de la propagation du virus qui ne cesse de se développer en dépit des grands efforts qui sont actuellement déployés dans les laboratoires mondiaux. Abordant la question épineuse du dépistage, le président de l'association AIDES a qualifié ce geste, important dans la lutte contre le sida, d'approche sans égale dans la préservation de la santé publique. De son côté, docteur Razik, du service des maladies infectieuses du CHUOran, a dressé un bilan exhaustif de la situation épidémiologique à l'ouest du pays, en déclarant qu'il existe dans tout l'ouest du pays (sud compris) pas moins de 250 personnes atteintes du Sida, mais ce chiffre ne reflète en aucun cas la situation exacte de ce fléau qui ne peut être atténué que par un travail inlassable et coordonné avec tous les professionnels de la santé. Pour sa part, docteur Tadjeddine, président de l'association de protection contre le Sida, organisatrice de cette rencontre, a défini les principaux axes qui doivent guider tout travail allant dans le sens de propager la bonne information, sans donner d'importance aux chiffres et stigmatiser implicitement la nonchalance des médias, principaux acteurs dans la sensibilisation des populations pour limiter les dangers que peut provoquer cette maladie « du siècle ». Ce professeur en épidémiologie et directeur de l'observatoire régional de la santé a stigmatiser les malheureux comportement qu'entretiennent certains médecins à l'encontre des personnes atteintes du virus VIH Sida, en refusant carrément de les soigner de peur d'une éventuelle contamination, tout en citant quelques cas chez certaines sages femme qui ont refusé de faire accoucher des femmes séropositives. Selon cet épidémiologiste, l'Algérie compte 19 000 personnes atteintes de ce virus. Il faut savoir enfin que cette rencontre a été organisée grâce à une aide financière très conséquente de la mairie de Paris. Le président de l'association « Hak El Ouikaya » a souhaité qu'un Téléthon soit organisé à partir d'Oran, à la manière de SIDACTION qu'organise la France chaque année. Cela permettra la création d'un fonds substantiel pour aider les malades.