Les travaux de réhabilitation de la station de relevage et d'épuration des eaux usées domestiques (STEP) de la ville de Sidi Bel Abbès sont à l'arrêt depuis le mois de février. « La lenteur dans l'engagement du marché par l'office nationale d'assainissement (ONA) est l'une des raisons qui a motivé l'arrêt des travaux », a expliqué le directeur de l'Hydraulique lors de la visite effectuée la semaine dernière par le ministre des ressources en eau, Abdelmalek Sellal. L'autre raison invoquée par le même responsable a trait essentiellement aux difficultés rencontrées par l'entreprise FOREMHYD, chargée de la réhabilitation des équipements. En effet, à ce jour, la réfection des ouvrages de décantations primaires et secondaires, des lits de séchage, pompes de relevage et des équipements de dessablage, connaît un taux d'avancement de 40%. Lancée au début de l'année 2006, la réhabilitation de la STEP comprend des travaux de génie civil et le renouvellement des équipements de fonctionnement de l'ouvrage (matériels de traitement, accessoires de décantation d'eau, aérateurs). « La direction de l'Hydraulique a négocié le suivi des travaux par l'ONA mais pas la gestion », fera remarquer également le directeur de l'Hydraulique. IRRIGATION AGRICOLE Le ministre, qui a mis l'accent sur la récupération des eaux épurées à des fins d'irrigation et au profit exclusif des exploitations agricoles riveraines, a en outre instruit les différentes parties en charge de l'opération de réhabilitation pour que l'on achève les travaux « avant la fin du mois de mai ». La mise en service de la STEP devrait ainsi contribuer à la protection des nappes phréatiques contre la pollution et l'utilisation de des eaux épurées à des fins agricoles. En ce sens, la société belabesienne d'investissement pour le développement régional (SOBIDER) a déjà prévu un ambitieux plan d'aménagement d'un périmètre irrigué d'une superficie globale de 2 040 hectares. Localisé sur la rive droite de l'oued Mekerra, le périmètre dont le coût d'investissement s'élève à 822 millions de dinars sera précisément irrigué à partir des eaux épurées de la station d'épuration. Elaboré sur la base d'une étude technique, le projet qui concerne 42 exploitations agricoles collectives (EAC) et 8 exploitations agricoles individuelles (EAI) se subdivise en diverses opérations destinées à la mobilisation des ressources en eau épurée. Le projet comporte notamment la réalisation d'une retenue d'une capacité de 700 000 mètres cubes d'eau, d'une station de pompage et de refoulement de 15 000 mètres cubes/jour, d'un bassin de transfert de 35 000 mètres cubes d'eau, d'une conduite principale ainsi que de bassins d'accumulation et de stockage d'eau, dont les capacités varient en fonction des superficies des parcelles de terre. Selon le directeur de la Sobider, le projet qui touchera dans une première phase une superficie de 1 055 hectares, comporte quelque 620 hectares pour la culture des céréales de multiplication, 250 hectares pour la tomate industrielle, tandis que 185 hectares seront réservés à la pomme de terre de multiplication. L'interlocuteur a fait remarquer dans ce contexte que le projet se traduira dans une première étape par la création de 2 000 emplois. Il a indiqué par ailleurs que le projet assurera la fourniture de matières premières aux unités de transformation agro-industrielles.