Ouverte au public en février dernier à Dély-Ibrahim, cette jeune maison de création est dirigée par la toute dynamique Rachida Ziouche. Un nom connu dans le milieu journalistique français puisque cette dame aux mille talents est journaliste dans un quotidien français. Spécialisée dans les incontournables robes de mariées et les tenues de soirées, « Tabieta » propose des costumes méditerranéens aux coupes audacieuses et aux couleurs chatoyantes. La première responsable de cette entreprise soutient que « Tabieta » est un projet de femmes, mené par des femmes, à l'attention des femmes âgées entre 30 et 50 ans. Née à Fès d'une mère fassie et d'un père sétifien, Rachida est arrivée à Alger pour passer son bac et décrocher une licence en sociologie. Rachida nous confie qu'elle a été élevée dans les coulisses d'une famille de brodeurs. Il y avait, se rappelle-t-elle, un métier à tisser qui traînait chez elle car sa mère y travaillait les fils de soie pour les ornements des caftans. Son oncle était couturier de costumes traditionnels et sa tante brodait les fils d'or qui ornaient les babouches, les ceintures et les selles de chevaux que lui commandait le palais royal. La broderie, insiste-t-elle, n'est pas d'origine marocaine mais méditerranéenne. C'est donc par passion que cette jeune dame a décidé d'investir le créneau de la mode, en proposant des tenues à mi-chemin entre la tradition et la mode européenne. Ainsi, elle a remarqué que les Algériennes avaient du mal à trouver des robes de cérémonies qui leur correspondaient vraiment. « Les tenues traditionnelles sont souvent très belles mais trop chargées et certains modèles, dits modernes, manquent parfois de raffinement. Il n'y a pas de recherche au niveau de la création. En fait , en Algérie, il y a beaucoup de savoir-faire enfoui », dit-elle sur un ton connaisseur. Pour Rachida, les femmes algériennes peuvent trouver dans sa coquette boutique de très belles tenues qu'elles ne trouveront pas ailleurs, avec en prime un mariage de style maghrébin dans une même tenue. A titre d'exemple, explique-t-elle, les algériennes sont très coquettes. Elles sont à la recherche de nouveautés où la qualité prime. Chez « Tabieta » on retrouve un choix indescriptible de créations uniques. En témoignent, dans l'espace fonctionnel de la boutique, ces tenues composées entre autres de Ghlila, de frimla, de kasaka, de qmedja, de badroun ou encore de l'incontournable caftan. Cette tenue se caractérise par une touche personnelle. « Pour rajeunir cet habit d'origine syrienne largement développé par les Marocains, j'ai décidé de lui donner une empreinte algérienne. Les clientes ont ainsi le choix entre des modèles constantinois, tlemcenien ou à l'occidentale avec un bustier, un châle ou un manteau léger et transparent aux couleurs oscillant entre le violet-mauve au vert pistache », argue-t-elle. Certes, l'ensemble des pièces exhibées est un exemple de créativité et de raffinement, mais une question nous vient à l'esprit : Quel est la fourchette des prix que Tabieta affiche ? La réponse est toute simple. Tous les produits sont des modèles uniques dont les tissus et les fils de broderies sont achetés sur le marché local. Les robes de mariées et de soirées sont proposées à la location à partir de 5000 DA et 6000 Da les 24 heures. La gamme des « jadors » commence à partir de 25 000 Da et celle des caftans peut atteindre jusqu'à 68 000 Da. Mieux encore, la future mariée peut même choisir sa lingerie fine ou encore des bijoux en perles de culture. Rachida Ziouche qui est également présidente de l'association française Femmes Solidaires près de Montpellier, compte bien éblouir la gent féminine par sa dernière collection, constituée d'une trentaine de tenues qu'elle présentera la semaine prochaine à Alger.