L'annonce du Conseil de gouvernement quant à sanctionner les praticiens en grève illimitée a fait mouche auprès de l'ensemble des syndicats du secteur médical. Réuni hier sous le sigle du Comité national des libertés syndicales, 8 syndicats (sur 9) se sont entendus pour dénoncer « ces mesures répressives » d'un autre temps. Le comité rappelle par le biais d'un communiqué la valeur constitutionnelle du droit de grève et l'intérêt pour les partenaires sociaux de le défendre. Usant d'arguments strictement juridiques, le comité revient sur la notion de service minimum et de droit de grève. Ainsi, les syndicats soutiennent que la grève, même illimitée, est reconnue par la loi et la Constitution. « La grève est considérée par les textes comme une suspension du contrat de travail et non comme une interruption du contrat de travail », est-il défini dans le communiqué. Et la suspension du contrat de travail ne peut constituer un motif réel et sérieux de licenciement. S'agissant de la défalcation sur salaire des journées de grève instaurée par la dernière circulaire, le Comité pour les libertés syndicales qualifie ces « mesures de répressives car universellement le paiement des journées de grève est sujet à négociation entre l'employeur et le partenaire social ». A ce titre, « le Comité national pour les libertés syndicales dénonce cette campagne agressive et injustifiée contre les fonctionnaires et particulièrement les praticiens spécialistes de santé publique ». Il appelle les pouvoirs publics à respecter les lois de la République et d'engager en urgence des relations de travail où « le dialogue social doit primer ».