Comme jamais dans le passé, la violence dans les territoires palestiniens, en particulier dans la bande de Ghaza, demeurent un fléau qui risque à la longue de détruire le tissu social. Des hommes qualifiés de salafistes, barbus et vêtus de tuniques blanches ont attaqué une école primaire, hier, à Rafah, au sud de la bande de Ghaza, tuant une personne et blessant huit autres. Ghaza : De notre correspondant Dans l'école ciblée, relevant de l'Organisation onusienne, se déroulait une fête, comme cela se passe dans toutes les écoles du monde. Les agresseurs considèrent ce genre de fête de fin d'année scolaire comme une offense à l'Islam. Ces extrémistes avaient un peu plus tôt protesté devant l'établissement scolaire, mettant en garde les autorités contre la tenue de la manifestation, comportant des chants et des danses folkloriques. Ils ont ensuite essayé d'entrer dans l'école, a déclaré Majed Abou Shamaleh, dirigeant du Fatah et député, dont le garde a été tué. Il quittait les lieux à la fin de la fête lorsque la fusillade a éclaté. Des officiers de la sécurité palestinienne ont commencé à tirer en l'air pour les tenir à distance, puis un engin a explosé a éclaté, il y a eu d'autres coups de feu. Huit personnes ont été blessées par des éclats de bombe pour la plupart, selon des sources médicales. La veille, un communiqué avait été publié, accusant l'ONU de « détourner le peuple de l'Islam » et de « transformer les écoles en boîtes de nuit », a déclaré M. Abou Shamaleh à une radio locale de Ghaza. Ils ont désigné John Ging, le directeur de l'agence onusienne d'aide aux réfugiés palestiniens (UNWRA) à Ghaza, d'être « le meneur » de ce mouvement. Il se trouvait dans l'école au moment de l'incident, mais il n'a pas été blessé. En mars, M. Ging avait échappé à une tentative d'enlèvement, ce qui avait conduit l'ONU à renforcer la sécurité. M. Abou Shamaleh a ajouté que la fusillade semblait être l'œuvre des mêmes activistes que pour la série d'attentats ayant visé des cybercafés et des billards dans la bande de Ghaza. Deux des agresseurs ont été arrêtés et sont détenus dans un poste de police de la ville que certains de leurs compagnons ont essayé d'encercler afin de les libérer. Ils ont échoué après une intervention des services de sécurité et de miliciens du mouvement Fatah, principal partenaire du mouvement islamiste Hamas, dans le gouvernement d'union, né après les accords de La Mecque, du mois de février dernier, censés mettre fin aux combats meurtriers entre les militants des deux camps, mais la violence se poursuit sous des formes diverses. Le nouveau gouvernement d'union palestinien, formé en mars, semble incapable de mettre fin aux luttes de clans, enlèvements, vols, meurtres et attentats d'extrémistes musulmans pour la plupart. Une réunion entre le président Mahmoud Abbas, chef du Fatah, le Premier ministre, Ismaïl Haniyeh, issu du Hamas et le ministre de l'Intérieur, Hani Kawasmeh, qui a présenté un plan de sécurité, censé mettre un terme au chaos sécuritaire, approuvé par le gouvernement dont l'exécution sur le terrain n'a pour le moment pas commencé, semble avoir échoué. Une autre était prévue hier, selon des statistiques de l'organisation palestinienne de défense des droits de l'homme Al Mizan, au premier trimestre 2007, 147 habitants de la bande de Ghaza, dont 10 enfants, ont été tués par des Palestiniens, contre 587 en 2004, 101 en 2005 et 252 en 2006. Le combat contre ce fléau, loin de toute vision chauvine, devient une priorité, car c'est tout l'avenir de l'autorité et de la cause palestiniennes qui est en jeu.