Nadir Moknèche dans Délice Paloma, son nouveau film qui passe au festival de Cannes dans le marché, déclare encore une fois son amour pour sa ville Alger, pour ses actrices Biyouna et Nadir Kaci. C'est une déclaration formulée dans une superbe comédie à la base de laquelle il y a Biyouna, en PDG et une société d'une espèce très curieuse. Madame Aldjeria (c'est elle !) possède un appartement très bourgois sur le toit d'une tour d'où on domine Alger et focalise son action sur tout ce qui peut rapporter gros. Toute une galerie de personnages insolites l'entoure. Elle rêve de se construire un empire en achetant les thermes de Caracalla du côté de Fouka-marine. Bref, c'est une comédie joyeuse, bien taillée autour de l'omniprésente Biyouna pour ne pas dire l'incontournable madame Aldjeria. Le film de Nadir Moknèche dure deux heures, mais il n'y a aucune trace d'ennui, de temps mort. Il y a tout ce qui réussit dans le cinéma de Moknèche : des vues superbes d'Alger, des personnages attachants et magnifiquement beaux (comme la jeune danseuse Paloma), quelques situations salaces mais pas trop et surtout la solide mise en scène. Sans compter la grande actrice Biyouna qui joue sur tous les registres, qui rit et qui pleure, qui gueule puis cajole. Qui se plaindrait d'avoir vu à Cannes un beau film d'un cinéaste algérien ? Nadir Moknèche seul représentait notre pays brillamment.