Sa nièce, journaliste reporter à la radio Chaîne III, nous a confirmé le décès de Sid Ali Melouah : « Son décès est survenu des suites d'une opération chirurgicale, une transplantation du cœur. C'est une greffe qui intervient après une première opération en 1984 et l'implantation d'un pacemaker (pile ou stimulateur cardiaque) en 1994. Il a été d'un grand courage. Malgré la maladie, il a continué à exercer son métier toujours avec la même passion et flamme jusqu'au bout... » Aussi, M'Quidech, El Baroud, El Manchar et surtout le célèbre personnage de Richa, l'opulente, l'ayant révélé au grand public sont orphelins. Et pour cause ! Ils viennent de perdre un grand artiste, l'enfant terrible de La Casbah d'Alger, à l'acte créatif doublé d'une pointe de pertinence et voire impertinence constructive. Un faiseur de bulles et vignettes qui avait toujours du pain sur... la planche... de son salut : sa passion dévastatrice bédéïste au service de l'humain, au profit de son prochain et en faveur des causes justes et des vertus cardinales universelles. Et ce, à travers un coup de griffe, coup de canif, coup de Jarnac et autres coups de gueule persifleurs brocardants, croquant et épinglant la bêtise humaine, la folie meurtrière, l'instinct belliqueux, l'obscurantisme, l'intolérance... Et aussi de par des coups de cœur, d'espoir et d'espérance. Sid Ali Melouah est né le 23 septembre 1949 à Alger. Il a suivi des études à l'Académie de Publicité et design au Danemark. En 1968, il rejoint l'équipe satirique M'Quidech, premier périodique algérien de bande dessinée en 1968. Entre 1990 et 1993, il créera avec d'autres journalistes les premiers journaux satiriques algériens El Manchar (La scie) et El Baroud (La poudre). Sid Ali Melouah a dessiné pour El Moudjahid, Algérie Actualité, Horizon, Afrique-Asie, Le Soir d'Algérie... Ainsi que pour des périodiques français comme Marianne, Le Nouvel Observateur, La Croix, Charlie-Hebdo, l'Humanité, Le Médecin Généraliste, Jeune Afrique Economie, Force Ouvrière Hebdo, le magazine Les Jeunes… Il a été le récipiendaire de plusieurs récompenses, notamment celles du 1er prix Le Caran d'Ache (Salon international de Lucca), M'Quidech de la meilleure BD (Alger), Crayon de Porcelaine au 16e salon du Dessin de presse (St-Just Martel) ou encore le prix du Grand Trésor, sélectionné par le PNUD. « Nous sommes très peinés et bouleversés par la disparition de Sid Ali Melouah. On a vécu la période de M'Quidech et le succès de Richa auprès des jeunes. C'est un excellent dessinateur qui a fait beaucoup pour la BD. Ces œuvres parlent de lui. Je garde un bon souvenir de Sid Ali Melouah. Un garçon jovial, très courageux et d'un grand humanisme... », soulignera à sa mémoire Maz, son ami, le caricaturiste d'El Watan. Le défunt sera virtuellement inhumé jeudi ou vendredi à Alger.