Le premier rendez-vous sensible de MM. Kumar, président-directeur général de la société Ispat Annaba et Aïssa Menadi, secrétaire général du syndicat, son partenaire social, s'est finalement bien achevé après 3 jours de réunion du 25 au 27 octobre 2004. Pratiquement, toutes les revendications socioprofessionnelles des travailleurs, telles qu'avancées il y a quelques semaines par la section syndicale, ont été favorablement accueillies par l'employeur indien représenté par 9 de ses cadres dirigeants dont 4 Algériens. l'aspect économique En soulevant les problèmes de salaires et des conditions de travail en contrepartie d'une plus grande rentabilité dans la production, ce syndicat visait, entre autres, la sauvegarde de cette première opération de partenariat réussie en Algérie. L'on affirme que, lors des négociations, la démarche syndicale avait été commandée par l'aspect économique d'abord. Elle est reflétée par la déclaration faite dès l'entame des négociations par Aïssa Menadi lorsqu'il a affirmé : « ...Après une période de stabilité et d'efforts soutenus fournis par l'ensemble des collectifs durant une période de 3 années ayant permis l'amélioration des performances de la société ». En fait, titillé par les dernières perturbations que son syndicat avait vécues avec les émeutes de l'été 2004, Menadi avait multiplié les déclarations hostiles à l'égard des dirigeants d'Ispat. Pour rallier le maximum de travailleurs et colmater portes et fenêtres d'une société indienne de sidérurgie quelque peu essoufflée, il avait organisé fin septembre 2004 des assemblées générales dans les 27 unités de production, annexes et points de vente sur l'ensemble du territoire national. La pression ainsi exercée a imposé à l'employeur de lire entre les lignes les revendications syndicales. D'où les instructions fermes données par le big boss d'Ispat à Londres à son nouveau représentant à Annaba à l'effet de leur donner une suite favorable. C'est donc avec une augmentation des salaires de 18 % à verser en 3 étapes (12 % novembre 2004, 3 % mars et 3% juin 2005) que les travailleurs fêteront le 3e anniversaire de l'avènement Ispat en Algérie. Parallèlement, avec la suppression de la PRI et la PRC, toutes deux remplacées par l'Indemnité compensatoire de rémunération (ICR) à hauteur de 45 % du salaire de base cotisable et imposable payable mensuellement, il est également prévu une nouvelle prime de productivité correspondant à 15 % du salaire de base. amélioration des conditions Les travailleurs bénéficieront par ailleurs d'un nouveau système d'évaluation annuelle d'une allocation de départ à la retraite de 10 mois de salaire mensuel brut à compter de novembre 2004 et d'un organigramme applicable en 2005. Au plan amélioration des conditions de travail, les deux parties ont convenu de réactualiser des plans d'action, de dégager les priorités, d'évaluer et d'allouer une enveloppe financière en fonction des besoins spécifiques des unités. En matière de convention collective appelée à être signée au plus tard le 20 novembre 2004, il est prévu de considérer la période du service national comme ancienneté ouvrant droit à l'indemnité d'expérience professionnelle. En contrepartie, l'employeur impose au syndicat de s'abstenir de toute demande de négociation qui porterait augmentation des salaires durant les 2 prochaines années.
