Depuis une trentaine d'années, la population de ce bourg déshérité vit des conditions pénibles dues, en grande partie, à l'inexistence d'un statut juridique, administratif et communal qui élèverait cette bourgade de 70 000 âmes au rang de commune à part entière. Cet immense douar situé à quelques kilomètres seulement du centre-ville d'Oran subit les répercussions négatives d'une situation qui frise le tragique. La croissance rapide de la population, engendrée en grande partie par l'exode rural lié essentiellement à la situation sécuritaire, a fait connaître à la « localité » de Sidi El Bachir un second développement depuis la décennie écoulée à la suite d'opérations de recasement de citoyens provenant des vieux quartiers d'Oran. Le chômage qui a atteint 70% de la population, frappe de plein fouet une jeunesse en proie à toutes les vicissitudes, lesquelles font de Sidi El Bachir une « contrée enclavée et honnie par les autorités locales ». « Nous fondons beaucoup d'espoir sur la visite qu'effectuera le président de la République à Sidi El Bachir. Nous souhaitons de M. Abdelaziz Bouteflika une décision radicale pour nous faire sortir de cette situation d'isolement qui fait de nous des citoyens de troisième catégorie », plaident des habitants au bout du rouleau. Ces derniers, subodorant (pour la première fois) la visite du chef de l'Etat à leur bourgade, affichent un optimisme qui sied aux humbles. Dures conditions de vie Ces derniers ont écrit, non pour dénoncer, mais pour expliquer les dures conditions de vie qu'ils mènent depuis des lustres. « Notre souhait est que les autorités locales et centrales écoutent pour une fois nos doléances pourtant avérées », précisent d'autres citoyens pour lesquels la visite du chef de l'Etat revêt une importance capitale. Un citoyen soulignera à cet égard que plusieurs demandes de statut communal et de rattachements de crédits au profit de Sidi El Bachir sont restées lettre morte. Ironie du sort, la population de Sidi El Bachir dépasse de loin par son nombre la capacité du chef-lieu de la commune de Bir El Djir, située à 500 mètres de la bourgade précitée et peuplée seulement de 16 000 habitants. « La quasi totalité des crédits et des budgets est dirigée vers la localité de Bir El Djir qui utilise l'argent pour la réalisation d'infrastructures de base, au détriment de notre pauvre bourgade », déplorent des habitants blasés. Evidemment, la non maîtrise de cette agglomération qui a germé aux portes de la cité, n'a pas été sans problèmes et les moyens dont disposait l'ancienne commune de Bir El Djir avant sa promotion administrative en chef-lieu de daïra, ne pouvaient contenir tous les besoins induits par ce « développement » par trop rapide.