Infrastructures délabrées, budgets insuffisants, déficit en encadrement et moyens matériels. C'est ce qui caractérise le secteur de la formation professionnelle à Tizi Ouzou. Le constat a été établi par la commission de l'enseignement et de la formation professionnelle (CEFP) de l'APW à l'issue d'une enquête menée dans une dizaine d'établissements. Outre le manque d'infrastructures pédagogiques et sportives, d'internats, de moyens de transport, le rapport relève la vétusté des centres inspectés, notamment ceux de Tizi Ouzou et de Oued Aïssi dont la création remonte à l'époque coloniale. L'insuffisance des postes budgétaires pose également problème, d'où le recours exagéré au préemploi (CPE)) et à des vacataires qui ne répondent pas aux critères exigés. Parfois, des sections entières sont encadrées par des contractuels pendant tout le cursus. Sur un autre volet, la commission déplore l'absence de couverture sanitaire (infirmerie, ambulance), de sécurité (murs de clôture inexistants), d'entretien, de chauffage. Beaucoup reste à faire pour assurer un minimum de conditions de travail aux stagiaires et aux enseignants. Cette situation n'est pas sans conséquences sur le bon déroulement de la formation. Beaucoup de stagiaires inscrits dans les métiers du bâtiment ont mis fin à leur formation. Au CFPA d'Azeffoun, une trentaine d'apprentis sur 47 ont dû quitter les lieux, faute de prise en charge adéquate. Le rapport note par ailleurs que le secteur de la formation n'est plus sollicité comme avant par les entreprises et institutions publiques pour le perfectionnement et le recyclage de leurs mains-d'œuvre qualifiées. Ceci est dû à l'absence de coordination entre les secteurs. A l'effet d'encourager la communication entre les différents acteurs et instaurer une ambiance de travail et d'échanges, la CEFP recommande la construction d'un véritable institut de formation avec internat pour le chef-lieu de wilaya, d'un centre de regroupement des intervenants dans la formation (enseignants, inspecteurs, secteur économique..), des CFPA dans les grands centres urbains et des annexes dans les communes situées dans les régions les plus reculées de la wilaya. L'augmentation des capacités d'accueil et d'hébergement, l'installation de chauffage pour les centres qui n'en disposent pas, la dotation des cantines en moyens matériels, humains et financiers, la valorisation de la profession de formateur sont également souhaitées. En outre, la commission de wilaya préconise la relance du dispositif d'apprentissage qui est composé à l'origine de la commission communale d'apprentissage, inspection de travail, CFPA et les employeurs. « La mission du secteur n'est pas de garder les jeunes dans des établissements mais plutôt de bien les former pour intégrer le monde du travail et participer au développement économique du pays. Pour ce faire, il est impératif de réunir les conditions objectives », conclut le rapport de la commission de l'enseignement et de la formation professionnelle de l'APW.