De tous les propos recueillis hier, ressort le caractère «positif» de la saisine de l'APN. L'affaire «Mira» continue toujours à alimenter les discussions dans la région de basse Kabylie. Le sujet revient avec force sur le devant de scène à la faveur de la saisine du bureau de l'Assemblée populaire nationale par le ministre de la Justice en vue de la levée de l'immunité parlementaire au député. Cette évolution n'a pas manqué de susciter un intérêt chez le simple citoyen qui l'a beaucoup commentée. De tous les propos recueillis hier dans la rue ou au sein de l'Assemblée populaire de wilaya ressort le caractère «positif» de cette saisine avec tout ce qu'elle induira en matière de retour de confiance entre l'institution judiciaire et les justiciables. «Il faut toutefois que l'affaire aille jusqu'au bout» précise-t-on. «La vérité doit être connue», soutient-on avec insistance, mais surtout que «tous les dépassements soient punis». Cette saisine, ajoutent certains citoyens, n'est que «l'aboutissement des enquêtes enclenchées en pareille circonstance». Ce qui donne plus de crédit à l'action du ministre de la Justice. «Si les enquêtes diligentées par la gendarmerie, la police et l'armée n'avaient pas été concluantes, le ministre de la Justice n'aurait pas réagi de la sorte», avancent de nombreuses personnes visiblement très au fait des procédures. Certains vont jusqu'à préciser que «le dossier constitué par le procureur de la République à partir des différentes enquêtes, parait sérieux». Entre les plus optimistes qui notent «un acte démocratique» et les plus septiques qui parlent «de scénario sans suite», le débat sur les questions d'immunité parlementaire, l'homicide et divers dépassements à tous les niveaux constituent le sujet de l'heure. Si beaucoup de gens voient cette évolution comme un acte de concrétisation de la démocratie, certains émettent, cependant, des doutes quant à l'aboutissement de l'affaire. C'est toute la mesure du fossé qui sépare les gouvernants des gouvernés. «Un fossé qui se rétrécira si les choses vont jusqu'au bout», commente Saïd. Dans la rue, on entendait plusieurs versions sur les circonstances de l'incident. Des versions qui reconnaissent toutes qu'il y a eu meurtre. Selon certains, c'est la réaction violente de la victime qui aurait entraîné le coup de feu et pour d'autres, c'est la tentative de la victime de subtiliser l'arme de poing qui aurait poussé l'auteur de l'homicide à tirer. Aux dernières nouvelles, Smaïl Mira n'est plus à Tazmalt, ville qu'il a quittée le jour du décès du jeune Kamel Saâdi, pour se rendre à Alger. La famille n'a déposé aucune plainte, mais demande que la justice soit rendue, ne parlant point de vengeance.