Faisant fi des lois, franchissant délibérément la frontière algérienne, près d'une dizaine de familles marocaines au nombre de 52 personnes, hommes et enfants, voire un bébé, ont sciemment déserté leur pays. Ces familles ont été interceptées par la Gendarmerie nationale, à une dizaine de kilomètres de la ligne frontalière au lieudit Oued Brahim. En véritable caravane et par un exil volontaire, ces personnes résolument décidées ont traversé la frontière à dos d'âne, avec tout leur bien. Un bien constitué de quelques tentes (kheïma), de 182 têtes de caprins, de 8 moutons et de 34 baudets. Cela étant, la gendarmerie a vite fait dans un premier temps de dresser un camp pour assister ces familles brisées par la fatigue et le désespoir. Ces familles, a-t-on appris, ont été poussées à ces extrémités et à ces violations par la misère et le dénuement qui les frappent. Des visites médicales systématiques ont été effectuées suiviesde traitements médicaux à l'ensemble de ce groupe. Le jour suivant, alors qu'une enquête a été déjà ouverte sur cette transgression aussi manifeste que singulière, ces familles ont été acheminées pour leur prise en charge, vers Sfissifa, une localité située à une quarantaine de kilomètres de Aïn Sefra. Ces personnes arrêtées sont, semble-t-il, issues d'une même famille, du nom de Maâdri et n'ont cessé de revendiquer ardemment leur algérianité, cela en évoquant, que par le passé, leurs anciennes origines étaient algériennes.