Voilà plus d'un mois qu'une dizaine de familles marocaines (52 personnes) avaient, pour rappel, sciemment déserté leur pays et franchi délibérément la frontière algérienne. Un exil volontaire effectué par une véritable caravane constituée de quelques tentes, 182 têtes de caprins, 8 moutons et 34 baudets. Ces familles interceptées par la GGF à Oued Brahim, comme rapporté il y a quelques jours sur ces mêmes colonnes, à une dizaine de kilomètres de la bande frontière ouest, ont été poussées à cette extrémité et à ces violations, disent-ils, par la misère et le dénuement. Après enquête et en attendant qu'une décision de justice puisse statuer sur leur cas, ces familles ont été acheminées pour leur prise en charge au lieudit Belahred, aux environs de Sfissifa, située à une quarantaine de kilomètres de Aïn Sefra. C'est dans ce site qu'une équipe du Croissant-Rouge Algérien (CRA) de Naâma est intervenue mercredi dernier pour leur porter aide et assistance. Sur place, nous avons pu relever qu'une quantité conséquente de produits alimentaires de première nécessité leur a été distribuée ainsi qu'un petit lot de vêtements destiné aux femmes et aux enfants. Ayant fait le constat des lieux et à l'issue de cette opération, M. Slimani, responsable de la mission du CRA, accompagné par Mme Mekaoui, présidente de l'association « Protection de la femme rurale et de l'enfant », dira que son équipe compte retourner pour une éventuelle distribution de quelques couvertures et de chaussures pour les enfants. Notons que des adolescents et des enfants en bas âge comptent parmi les membres du groupe. Visiblement, la souffrance se reflète comme un miroir sur leurs visages innocents. Ces immigrants crient leur appartenance à l'Algérie et sont, semble-t-il, issus d'une même famille répondant au nom de Maâdri et n'ont cessé de revendiquer leurs origines algériennes.