La rentrée universitaire ne s'annonce pas sous de bons auspices : la protestation qui s'installe parmi les résidents de la cité 2000 lits en est un signe qui ne trompe pas. A l'origine du mouvement, une décision de transfert d'un nombre d'étudiants vers une autre résidence. Cette dernière est motivée par des travaux d'aménagement qui doivent s'effectuer à la cité d'attache des étudiants. Ce grincement, qui intervient avant l'entame de l'année universitaire, risque de générer un effet d'entraînement, d'autant plus que les mêmes contraintes, liées à la vie en cités U, se dressent devant les étudiants, et c'est peu dire que d'avancer que la vie dans les résidences universitaires relève du parcours du combattant. Les problèmes répertoriés à chaque rentrée par les associations estudiantines sont pratiquement les mêmes à travers la majorité des cités. Ils ont trait aux conditions d'hébergement et de restauration qui, au gré du flux important qu'enregistre l'université, se dégradent continuellement en dépit des solutions recherchées pour parer au plus pressé. Au-delà du caractère cyclique des problèmes auxquels sont confrontés les étudiants, celui lié à l'insécurité, qui a pris une autre dimension, préoccupe la communauté des résidents, tant l'enceinte même des cités est devenue, par endroits, infréquentable. Pour beaucoup d'étudiants, cet état de fait est en rapport direct avec la prolifération de commerces et autres structures de services à l'intérieur de la cité qui, par la force des choses, voit sa vocation originelle quelque peu délaissée. La question de l'insécurité a pris, ces dernières années, une allure inquiétante, à telle enseigne que les étudiants « s'estiment des laissés-pour-compte de la gestion de leur cité, où les conditions d'hygiène sont déplorables et les vols monnaie courante ». Le maintien en l'état des pavillons est aussi problématique, les bâtisses comportent, dans beaucoup de cas, des problèmes d'étanchéité, à limage de la cité 2000 lits de Chaïba. L'autre préoccupation, partagée par la majorité des sites est, sans conteste, celle de l'eau qui ne coule pas de source. Et quand cette denrée est disponible, elle n'est pas chaude, déplorent des résidentes de Sidi Achour, obligées de s'approvisionner dans les alentours. Toutefois, il faut dire qu'il est des cités où la vie communautaire des étudiantes n'est point entachée par une quelconque faille de gestion : de l'avis même des résidentes de Bouhdid, Amirouche, Alzon ou encore Kouba, les commodités nécessaires ne font pas défaut. Elles avancent plutôt qu'il y fait bon vivre. Ces dernières cités sont relativement peu peuplées, comparativement aux grandes résidences, ce qui rend leur gestion quelque peu maîtrisable. L'université Badji Mokhtar, dans l'attente de l'inauguration du nouveau pôle d'El Bouni, est dotée d'une capacité globale d'hébergement de plus de 18 100 lits. En matière de restauration, les capacités sont estimées à plus de 44 000 repas / jour. Le train Sidi Ammar-Annaba s'est avéré d'un appoint considérable au parc roulant qui assure le transport urbain et suburbain.