Namur, à quelques kilomètres de la capitale belge, est en fête. Les affiches du festival local sont partout. Un chapiteau a été installé, comme chaque année, sur la place d'arme, pour les rencontres, les émissions en direct du festival avec la télévision belge, RTBF, mais aussi, pour les festivaliers en général. Le centre du festival, à quelques heures de l'ouverture officielle de l'événement, est en ébullition. L'équipe règle les derniers détails et accueille des journalistes du monde entier. Le gala d'ouverture est prévu dans l'une des salles de cinéma namuroise, le Caméon. Mais bien avant l'heure H, un monde fou s'agglutine à l'entrée. C'est que le principe de cet événement réside dans le fait que les cinéphiles peuvent accéder aux projections de film après avoir acheté des cinépass. Mais pour la soirée d'ouverture, les cinépass n'étant pas prioritaires, ils ne passeront pas le seuil du Caméon. Même les cinéphiles munis d'invitations ne pourront pas tous assister au gala, tant la salle est pleine à craquer. Malgré la déception de certains, l'heure est à la fête, notamment sous le chapiteau, une heure plus tard. Et c'est dans cette ambiance festive que la machine est lancée. Le coup d'envoi de la 22e édition du Festival international du film francophone de Namur (FIFF), est donné avec Cow-boy, un film très attendu du réalisateur namurois Benoit Mariage. Pour son dernier film, le jeune réalisateur a choisi non pas de raconter une rencontre amoureuse, mais la rencontre d'un homme avec lui-même… un peu comme une métaphore pour ce festival, désormais la plus importante manifestation cinématographique francophone et sa principale vitrine, estiment certains. Un festival qui se remet constamment en question pour mieux aller de l'avant. D'ailleurs, si l'année dernière la programmation focalisait quantativement et qualitativement sur le cinéma roumain, cette année, il rayonne avec, en plus des francophones, des francophiles qui ont choisi de tourner en français. On cite entre autres le Chinois Hou Hsiao-Hsien et l'Iranien Hiner Saalem. Concrètement, la semaine s'annonce riche en projections, en découvertes et en émotion. Le cinéma francophone des quatre coins du monde est représenté, à commencer par l'Algérie avec trois films : Délice Paloma, de Nadir Moknèche et La Maison jaune de Amor Hakkar en compétition, ainsi que Cartouches gauloises, de Mehdi Charef, en hors compétition. Et plus généralement, l'Afrique, avec entre autres, Andalucia, d'Alain Goumis (Sénegal), Pièces d'identité, de Mweze Ngangura (Congo) et Faro, la reine des eaux, de Salif Traroré (Mali/Burkina Faso). Concernant le Congo, il est carrément à l'honneur avec l'année Yambi (bienvenue) : partenariat créé entre le commissariat général des relations internationales et la République Démocratique du Congo. Cette manifestation de grande ampleur, accueillera environ 150 artistes congolais pour promouvoir leur créativité auprès du public belge. Cinéma, musique, danse, photo, peinture, théâtre… en tout, ce sont quelque 322 manifestations culturelles aux couleurs de la RDC qui sont au programme jusqu'au 30 octobre, dans différentes villes belges. Bref, toute la francophonie est présente à ce rendez-vous de pluralité. Pour le président du festival, M. Jean-Louis Close, le cinéma francophone « est une pincée du Québec, un zeste d'Afrique, une louche française, un fond bien de chez nous (Belgique) et un mélange d'épices dont vous garderez le secret. Appréciez ensuite sans modération votre cocktail final. ». Un cocktail qui sera dégusté en présence de nombreux réalisateurs et comédiens, tout au long de la semaine.