Au moment où la délégation des quatre responsables palestiniens se trouvait à Paris où elle s'est rendue au chevet de Yasser Arafat, un communiqué médical de l'hôpital où a été admis le dirigeant de l'OLP, a fait état d'une aggravation du coma dans lequel il se trouve. Ce qui a contraint les médecins à réserver leur avis sur l'évolution de son état. Cette déclaration médicale n'est sans doute pas une pure coïncidence avec la présence de la délégation de l'Autorité palestinienne, elle intervient, comme ont pu le remarquer les observateurs, après les accusations de l'épouse de Arafat diffusées par la chaîne qatarie El Djazira selon lesquelles, « une poignée de gens chercherait à hériter du pouvoir (...) pour enterrer Abou Amar vivant. » Souha Arafat a même parlé de « complot » contre son mari. Cette déclaration laconique mais non moins assassine de l'épouse du président de l'Autorité palestinienne est venue envenimer les relations avec les compagnons de son mari et les autres responsables parmi lesquels Ahmed Qoreï, l'actuel Premier ministre, et Mahmoud Abbas, le secrétaire général de l'OLP, figurant parmi la délégation présente à Paris. Quelques jours auparavant, un autre compagnon de Arafat a dû faire le pied de grue pour pouvoir rendre visite au « Raïs » après avoir piqué une colère quand il a su que Souha avait ordonné de ne pas le laisser entrer à l'hôpital. Et c'est pratiquement de l'aéroport où il s'apprêtait à prendre son avion pour Tunis qu'elle l'a enfin autorisé à voir le président de l'Autorité. Pour bon nombre d'observateurs, les « sorties » médiatiques successives de l'épouse du vieux leader ne sont pas inattendues, d'autant que du côté palestinien certaines voix et la presse, qui l'avait surnommée Madame Sous-Sous, l'ont toujours accusée de mener un train de vie extravagant entre Paris et Tunis depuis qu'elle a quitté les territoires occupés peu après le déclenchement de l'Intifadha. C'est dire que beaucoup s'attendaient sans doute à un tel comportement juste après son arrivée à Ramallah où elle est venue chercher son mari pour le faire admettre à l'hôpital Percy de Clamart dans la banlieue parisienne. A la suite des accusations de Souha Arafat par le biais la chaîne El Djazira, des responsables palestiniens sous le couvert de l'anonymat n'ont pas hésité à lui attribuer « le désir de faire main basse sur la fortune personnelle de son mari ». Cela a suffi, à relancer les rumeurs et les vraies ou fausses information de la fortune ou supposée fortune du « Raïs ». Mais toujours est-il que l'épouse du dirigeant palestinien s'est retrouvée à assumer un rôle clé au cours de cette phase de la maladie et d'hospitalisation de son époux du fait que loi française sur le secret médical lui confère pratiquement un rôle déterminant, et ce, aussi bien dans les rapports avec l'entourage immédiat de Yasser Arafat et, dans une moindre mesure, dans ses tentations d'influer sur la période de l'après-Arafat. C'est-à-dire sur la succession politique de son mari au sein de l'Autorité palestinienne.