Constituée au lendemain du décès subit de B. Najia, 32 ans, sur la table d'opération de l'hôpital Boudiaf, le 10 octobre dernier, la commission d'enquête mise sur pied et composée de cinq membres - des médecins et un secrétaire général d'administration, a rendu ses conclusions formelles en début de semaine : la jeune femme n'est pas morte à la suite d'une négligence médicale, encore moins d'une insuffisance d'oxygène, comme certaines sources l'ont laissé supposer, mais d'une mort dont même la commission d'enquête n'a pu déterminer la cause avec exactitude. Le rapport établi par la commission d'enquête a été remis au wali saisi par le père de la défunte qui, dans une lettre adressée au chef de l'exécutif et aux instances judiciaires et sanitaires, a dénoncé la mort de sa fille par négligence médicale. Pour rappel, le 10 octobre 2004, la jeune femme enceinte est admise à l'hôpital Boudiaf dans la matinée pour y subir une intervention chirurgicale par césarienne, justifiée et indiquée par son médecin traitant, une gynécologue qui exerce à titre privé mais conventionnée avec l'hôpital. L'intervention chirurgicale devait avoir lieu dans la soirée. L'équipe médicale obstétricale a, selon le président de la commission d'enquête, vérifié au préalable la mise en place des fluides médicaux, la fiabilité et la fonctionnalité des instruments nécessaires sans que son attention n'ait été attirée par une quelconque anomalie. La patiente, étendue sur la table opératoire, est subitement décédée avant même l'intervention chirurgicale, immédiatement après l'administration de l'anesthésie. C'est la stupeur ! L'équipe médicale a tenté de la réanimer, mais sans succès. Son bébé n'a pu être sauvé. Le père de la victime assure que sa fille était en parfaite santé lorsqu'elle a été admise à l'hôpital. La commission d'enquête qui a auditionné les sept membres qui ont assisté à l'accouchement, a réfuté les hypothèses avancées du décès par négligence médicale. Toutefois, selon le Dr Baba Ahmed, président de la commission d'enquête, deux probabilités peuvent expliquer le décès de la jeune femme. Un : apport d'oxygène insuffisant alors que la vérification du réseau de conduite n'a donné lieu à aucune rupture d'oxygène et le réseau était en parfait état de fonctionnement. Deux : choc reçu par la patiente dû à l'anaphylaxie, probablement conséquent à l'inoculation du produit anesthésiant. Mais, ajoutera le président de la commission, ce ne sont là, encore une fois, que des probabilités susceptibles d'expliquer la mort subite de B. Najia. La commission n'est pas arrivée à déterminer la cause exacte de la mort. La dépouille n'a pas été autopsiée, chose qui a rendu encore la situation plus complexe dans la recherche scientifique de la cause du décès. Le certificat médical initial établi par le médecin de l'hôpital fait état de mort naturelle ; c'est pourquoi la justice, explique le président de la commission d'enquête, n'a pas jugé utile de délivrer une réquisition ordonnant l'autopsie du cadavre. Enfin, la commission rejette dans un rapport l'accusation du père de la fille décédée selon laquelle, le 10 octobre, soit le jour de l'admission de sa fille à l'hôpital, le personnel soignant était en grève. Ce jour-là, précise le président de la commission, l'établissement hospitalier n'a pas connu de débrayage. La justice a été saisie par les parents de la jeune femme décédée, mais réussira-t-elle à faire la lumière sur ce mystérieux décès ?