En quoi la conjoncture actuelle a-t-elle été propice à l'ouverture de l'ambassade de Norvège ? Je suis ministre depuis deux ans. J'ai trouvé la conjoncture bonne pour le faire. Il est clair que c'est la tradition de tout ministère des Affaires étrangères de soutenir nos intérêts économiques à l'extérieur, les faciliter en expliquant et en renforçant la dimension politique. Le fait que Statoil ait investi considérablement en Algérie explique à mon avis la conjoncture favorable pour une présence diplomatique. Aujourd'hui, on parle de la sécurité énergétique comme étant aussi importante que la défense, de ce fait les Etats jouent un rôle important en énergie et je pense qu'il est bien normal qu'ils aient des relations diplomatiques. Comment pourrait se traduire concrètement le renforcement de la coopération énergétique ? Statoil-Hydro est en Algérie depuis quatre ans et elle est déjà très bien implantée. Ses responsables m'informent que cela marche bien. ça veut dire que nos expériences dans ce secteur et nos investissements participent au développement de l'Algérie. Ils m'informent aussi qu'ils sont en train de considérer de nouvelles étapes dans cette coopération, nous leur souhaitons à cet effet tout le succès. Il est clair que l'énergie sert de moteur dans notre coopération, j'espère que d'autres compagnies et d'autres pôles de compétence en Norvège suivront, afin de nous permettre de soutenir notre dialogue politique. En tant que ministre des Affaires étrangères je me suis entretenu avec le président Bouteflika pendant deux heures et demi, c'est la plus longue réunion que j'ai eue. C'était très utile et je pense que nous avons encore beaucoup plus de choses à aborder. Quels sont les autres secteurs de coopération qui sont susceptibles d'intéresser les entreprises norvégiennes ? On verra. Maintenant l'ambassade va faire son travail. Nous sommes un pays de 4 millions et demi d'habitants, les exportations sont surtout dirigées vers l'Europe, mais maintenant j'espère que nous pourrons créer un cadre pour permettre aux compagnies de s'intéresser à l'investissement en Algérie. J'espère voir un jour une présence algérienne à Oslo qui pourra à mon avis stimuler cette tendance. J'estime que l'énergie, la technologie et le climat sont des thèmes extrêmement importants pour la coopération, parce que ceux qui sont forts dans le pétrole et le gaz seront aussi forts dans l'énergie renouvelable. Ici, vous avez le soleil, chez nous, nous avons un secteur très avancé dans le développement des panneaux solaires, cela peut être un futur créneau de coopération. Vous attendez-vous à une réciprocité algérienne à travers l'ouverture d'une chancellerie à Oslo ? C'est au gouvernement algérien de prendre cette décision. Et l'Algérie est la bienvenue.