Plus de 2000 signataires d'une requête adressée dernièrement au ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, ont demandé « la prise en charge des répercussions émanant des rejets de poussière à partir de la cimenterie de Meftah », indique M. Gharbi. Selon la même source, le ministère concerné a été, en 2004, saisi de « l'impact des poussières rejetées par ladite cimenterie depuis 1975 sur la santé publique et la végétation. » M. Gharbi nous dira également qu'il a même été question de la fermeture de cette unité de production du ciment gris. Les riverains rencontrés n'affichent pourtant aucune inquiétude. Certains citoyens lancent même que si dans les années 1980 on pouvait craindre d'éventuels risques sur l'environnement, aujourd'hui la cimenterie semble être loin de provoquer des nuisances après l'assainissement des conditions de travail dans les unités économiques publiques. De leur côté, les responsables de la cimenterie de Meftah affirment qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter des rejets et qu'aucun cas de maladie grave n'a été enregistré parmi les travailleurs depuis la mise en service de cette usine, en janvier 1995. Selon Boumekhila Younès, directeur d'exploitation, « il a été procédé à la rénovation du système de filtrage à maintes reprises, dans le but de prendre en charge, d'une manière méthodique et scientifique, le phénomène des rejets, souvent soulevé dans cette filière de production. » En 1989, il a été procédé au remplacement des électrofiltres par des filtres à manches au niveau de deux ateliers de ciment. Presque une décennie après, c'est-à-dire, en 1998, l'atelier de cuisson a bénéficié d'une opération d'amélioration de dépoussiérage à travers l'installation de nouveaux équipements. L'opération avait, alors coûté plus de 18 milliards de centimes, selon la même source, qui citera également, le doublement, en 1999, du filtre d'alimentation au niveau de crue. Il s'agissait du changement d'électrofiltre à meilleure performance, correspondant à la phase d'avant-cuisson. Cela avait coûté 60 milliards de centimes. A cet effet, M. Boumekhila soulignera que « tout cela correspond à un programme d'investissement », et que le processus de contrôle de qualité du produit a été strictement effectué partant de la carrière de ciment gris. Pour mieux expliquer le phénomène des rejets qui préoccupe la population, le sous-directeur de production, M. Hamoudi, tient à préciser qu' « il s'agit, dans le cas de la cimenterie de Meftah, de l'impact biophysique et non plus toxique ; ce sont, en effet, des poussières qui ternissent la nature en blanchissant les arbres, par exemple. » Le même interlocuteur dira, en réplique à des appréhensions soulevées par une association écologique locale, que « la méconnaissance du phénomène des rejets de poussière est à l'origine d'une confusion dans les esprits engendrant des inquiétudes fictives ». La preuve est qu'« aucun cas de maladie provenant des rejets n'a été enregistré au sein des travailleurs de l'usine ». M. Hamoudi ajoute que « tout le personnel est soumis au dépistage », et que « les bilans médicaux régulièrement établis par le staff de la médecine du travail n'ont relevé aucun cas de gravité parmi les travailleurs jusqu'à ce jour ». Par ailleurs, le rapport d'une commission d'enquête, dépêchée en juin dernier par la direction de l'environnement de la wilaya de Blida, a jugé la situation de non inquiétante dans le domaine de la pollution. Tout en rassurant la population ainsi que le mouvement associatif au niveau de Meftah qu'« il n' y a pas de gaz toxique ni de poussière émanant de la cimenterie ». Les responsables projettent « l'introduction dans le système de filtrage du CPG 32,5 Mpa, ciment répondant aux normes NA de 442, relatives aux ouvrages d'art et autres ».