La cimenterie de Meftah stoppera ses machines dès aujourd'hui, et ce, jusqu'à ce que l'électrofiltre, en panne depuis près de cinq ans, soit réparé. La décision a été signifiée dimanche 4 juillet par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement à la direction de l'usine. Le ministre a reçu le même jour les membres de l'Association écologique de Meftah (AEM) pour leur annoncer la décision de l'arrêt de la cimenterie. L'AEM se réjouit de la suite donnée à son appel vieux de plus de cinq ans en vue d'atténuer la pollution atmosphérique qui étrangle la localité de Meftah et ses alentours. Une pollution provoquée par les tonnes de poussière rejetées quotidiennement par la cimenterie, basée à quelques encablures de la petite ville. Les particules rejetées sont extrêmement nuisibles au point d'être, selon les animateurs de l'AEM, la principale cause de certaines maladies (allergies, maladies respiratoires, tumeurs...), et surtout du nombre élevé des asthmatiques dans la région. Les écologistes locaux avaient précisé que le problème résidait au niveau de l'électrofiltre, non opérationnel depuis 1999. Le ministre a été saisi, à ce propos, en 2003 par un rapport où l'association avait bien exposé le problème de la cimenterie et mis en évidence les risques encourus par la population, mais aussi la menace sur la faune et la flore, en demandant à ce que tout cela soit pris en charge. Aucune suite n'a été donnée. Cinq ans de sourde oreille aux cris de détresse lancés par la population. Plusieurs autres actions ont été menées par la suite. La dernière en date remonte au 26 juin dernier où une grève générale d'une demi-journée a été observée et a eu un large écho auprès des riverains. Ce n'est que cette fois-ci que la tutelle a décidé, enfin, de tendre l'oreille. « L'usine incriminée est à l'arrêt pour réparation de l'électrofiltre, entre autres problèmes de l'environnement soulevés par l'association et qui hélas sont nombreux et parfois complexes. Et c'est grâce à l'intervention du ministère de l'Environnment », souligne l'AEM dans un communiqué transmis à notre rédaction. Une décision qu'elle a jugée « positive ». Suite à cet acquis, ladite association salue « les citoyens pétitionnaires et commerçants qui ont répondu à l'appel de grève générale de protestation contre la pollution et la passivité des différents responsables locaux ». La cimenterie de Meftah, faut-il le préciser, emploie près de 800 ouvriers. Elle a une capacité de production annuelle de près d'un million de tonnes par an. En revanche, elle rejette des milliers de tonnes de poussière par an, selon les statistiques données par les écologistes. Pour rappel, l'AEM n'a jamais demandé la fermeture de l'unité en question ni sa délocalisation, mais qu'on fasse cesser l'émission de la poussière.