Au centre de l'actualité durant chaque été, motif d'émeute parfois, la pénurie d'eau est devenue, depuis près de deux décennies déjà, une dure réalité dans la région de Tizi Rached. Une réalité flagrante et désormais le faible taux de pluviométrie, longtemps mis à l'index par les responsables du secteur, n'est plus valable dès lors que la saison des pluies a bel et bien repris ses droits ces dernières années. En ce sens, la commune de Tizi Rached offre un parfait exemple en l'espèce par rapport à cette pénurie d'eau « hors saison ». Aujourd'hui, en effet, plutôt que de voir l'eau couler à flots des robinets, la population de cette commune est curieusement soumise au même régime drastique de rationnement que celui de l'été. La localité, qui est pourtant traversée de bout en bout par l'oued Sébaou, manque-t-elle à ce point d'eau ? En fait, l'agence locale de l'Algérienne des eaux (ADE) a annoncé, le mois dernier par le biais d'affiches placardées dans le village, la révision de son programme de distribution d'eau, lequel prévoit de baisser la fréquence hebdomadaire d'ouverture des vannes en passant des deux jours accordés initialement à chaque village à une seule journée. L'ADE alerte ses abonnés sur le fait que la nappe phréatique du Sébaou est à son plus bas niveau. En revanche, les citoyens jugent la situation paradoxale eu égard aux énormes précipitations enregistrées l'année dernière. « Il est inadmissible et déconcertant qu'on veuille aujourd'hui justifier des coupures d'eau par la faiblesse des ressources hydriques alors que l'année dernière on a frôlé les inondations. L'alibi ne tient plus la route ! », s'exclame un habitant du chef-lieu de la commune. Dans le même propos, du côté de l'ADE, on reconnaît qu'il est nécessaire effectivement de réaliser un troisième forage pour suppléer les deux existants, devenus insuffisants. Plus catégoriques, certains citoyens soutiennent qu'outre le problème de forage, la vétusté des équipements est à l'origine de la situation sans que les gestionnaires concernés s'activent pour y remédier. Enfin, à défaut d'une autre solution plus immédiate, d'aucuns espèrent que la mise en service du barrage de Taksebt apportera de l'eau à leurs robinets asséchés.