Le ministère de la Culture reconnaît que la dégradation des sites archéologiques est une réalité, tout en signalant que le phénomène est perceptible partout dans le monde. « La dégradation, le vol ou le pillage des œuvres culturelles sont considérés comme des délits sanctionnés par tous les codes pénaux, mais cela n'empêche pas pour autant les délinquants de sévir », a déclaré, à El Watan, le directeur du patrimoine culturel du ministère de la Culture. Le collaborateur de Khalida Toumi précise, toutefois, que l'Etat algérien ne ménage aucun effort pour récupérer les biens volés, notamment les pièces archéologiques qui ornent certains musées en Europe. Une mission « certes difficile », mais pas impossible dans la mesure où d'autres institutions, tels, entre autres les Affaires étrangères et les corps de sécurité, sont partie prenante. Le ministère fera savoir, en outre, qu'un travail « minutieux », consistant à recenser l'ensemble des biens volés, est en train de se faire via les agences ou offices relevant du secteur. L'Agence nationale d'archéologie (ANA) demeure l'organisme tout indiqué pour piloter ce recensement, selon la tutelle. La protection des sites et monuments culturels est régie par la loi 98-04 dont la centaine d'articles constitue, dira notre interlocuteur, « un véritable bouclier protecteur pour notre mémoire collective ». Parlant de l'incident de Djanet, le haut fonctionnaire réitérera ce qui a été déjà avancé par les responsables de l'Office national pour la protection du Tassili (ONPT). « L'Etat algérien poursuivra, sans complaisance aucune, les pseudo-touristes qui ont tenté de nous défaire de pans entiers de notre histoire », martèlera-t-il, en signalant que le site du Tassili, une immensité de 80 000 km2, est une richesse appartenant à l'humanité toute entière. Ce parc, à l'instar de six autres sites (Timgad, Tipaza, la Kalâa des Béni Hammad, Djemila, la Vallée du M'zab et La Casbah d'Alger) sont classés comme monuments universels par l'UNESCO. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, ne cesse pas d'interpeller le gouvernement afin de bénécifier d'une rallonge budgétaire. Certains musées, tel celui de Tipaza qui renferme des objets uniques au monde et datant de l'ère d'avant Jésus-Christ, n'est même pas pourvu de système d'alarme.