Les éleveurs réclament leurs indemnisations qui tardent à venir, à la suite de la perte de 60 chameaux qui auraient consommé des herbes intoxiquées par les pesticides. La direction des Services Agricoles de la wilaya d'Adrar, notamment sa division vétérinaire, a organisé, la semaine dernière au niveau de la maison de la culture, une journée d'information en direction des fellahs et des éleveurs, en collaboration avec la chambre de l'agriculture et certains partenaires tels que le laboratoire rattaché à l'Institut National Spécialisé dans les Etudes du Sol (INSID), l'Institut Technologique Moyen de l'Agriculture Spécialisée de Timimoun (ITMAS), l'Institut National des Recherches Agricoles (INRA), le Commissariat de Développement Agricole Saharien et, enfin, la CRMA. Le DSA exposera à l'assistance les différentes opérations retenues par son département en faveur des agriculteurs et des éleveurs. A titre d'exemple, la réhabilitation de 890 foggaras qui a permis l'augmentation de la superficie irriguée de 12 à 60 ha. Le directeur a insisté sur le fait qu'à l'avenir les travaux d'entretien de ces foggaras doivent faire l'objet d'un suivi de la part d'une commission mixte entre la DHW, la DSA et l'ANRH, et que la main d'œuvre nécessaire à cette œuvre doit provenir essentiellement des propriétaires des foggaras. 150 km d'électrification rurale ont été aussi retenus pour les périmètres agricoles avec en projet 90 autres km pour le second semestre 2008, avec 45 km de routes rurales. Une importante opération d'irrigation de 3 zones est aussi prévue, à savoir Zaouiet Sidi Abdallah, Azrout et celle de Ouled Mahmoud. L'autre projet concerne la création de 17 exploitations. Pour les éleveurs, 60 puits d'alimentation ont été réalisés, en plus des 80 puits existants. Cependant, en marge de cette activité, un groupe d'éleveurs présents avait manifesté sa désapprobation face à l'intervention du DSA. Pour ces derniers, elle ne répondait pas objectivement à leurs préoccupations. Les contestataires sont des propriétaires de cheptel, parmi eux les éleveurs de B.B.M, de Timimoun, de Taragot ainsi que des membres de l'association « Safinet Essahra », qui ont fait le déplacement de loin. Ils espéraient voir étaler sur la table les différents problèmes qu'ils rencontrent au quotidien dans leur vie pastorale. D'abord, ils sollicitent le wali pour qu'il initie une enquête sur les faux puits réalisés dans l'Erg par des entrepreneurs véreux. Ils demandent à être associés dans le choix de l'emplacement des forages de puits et même dans l'opération de réalisation de ces derniers. Ils affirment que les localités de Oued Naga- Mghanem – Taragot – PK 300 et PK 200 (sur B.B.M) manquent énormément d'eau et qu'il n'existe pas de puits. Ils disent aussi que leurs chameaux ont un besoin de 200 litres d'eau par jour et par tête de chameau et que les faibles forages existants se trouvent très loin de leurs lieux de résidence. De même, les quotas de 500 litres de Gasoil qu'on leur accorde ne suffisent pas pour transporter leur troupeaux par camions jusqu'aux abreuvoirs. Ils ont un problème de déplacement dans le cadre de la transhumance, ils affirment que les autorités interdisent à leurs cheptels de quitter le territoire de la wilaya d'Adrar. « Le mouton rouge est une bête algérienne et non soudanaise. Il a été élevé en Algérie ! Alors pourquoi on nous interdit de le ramener au Nord du pays ? », disent-ils. Un éleveur nous dira : « On veut des aides matérielles, financières et en aliments de bétail, car le chameaux est très productif et rentable. Il nous produit du lait, de la laine, de la viande et il nous sert de moyen de transport. Et en plus, il participe même aux activités sportives, où les chameliers de B.B.M ont été plusieurs fois primés dans les compétitions ! » En dernier point, les éleveurs de B.B.M réclament leurs indemnisations qui tardent à venir, à la suite de la perte de 60 chameaux qui auraient consommé des herbes empoisonnées par les pesticides épandus lors de la campagne de la lutte antiacridienne en 2004.