Seulement 37 % des exploitants de terres agricoles se sont acquittés des factures d'eau relatives à l'année 2007. Le plan de revalorisation de la plaine de l'Outaya a généré des potagers, des vergers et différentes espèces d'arbres fruitiers. Inauguré en mars 2004 par le président de la République, le plan de revalorisation des terres agricoles de la plaine de l'Outaya, localisée dans la wilaya de Biskra, a visiblement transformé ces immensités arides et incultes, laissées en jachère depuis des lustres, en étendues fertiles, de potagers et de vergers, avec différentes espèces d'arbres fruitiers, à savoir des abricotiers, des oliviers et des grenadiers, augurant de bonnes récoltes. Il faut dire que la direction de l'agriculture et tous les services de la wilaya ont déployé d'importants moyens humains, matériels et financiers pour la réussite de ce plan qui a, indéniablement, dynamisé un secteur vital de la région, en créant des milliers de postes d'emploi directs et indirects. Acteur principal de ce processus de revalorisation des terres agricoles, agissant sous la tutelle du ministère des ressources en eau, l'office national de l'irrigation et du drainage (ONID), dont la mission est de commercialiser l'eau agricole, de gérer l'exploitation et l'entretien des réseaux d'irrigation, des réseaux connexes, et d'apporter assistance et conseils aux usagers de l'eau agricole, exprime, néanmoins, son inquiétude par la voix de Rabah Talaboulma, directeur de l'unité exploitation de l'ONID de Biskra quant aux capacités des fellahs à mener à bien leur mission. Au cours d'une rencontre, il dira ceci : « Sur 430 exploitants agricoles que l'ONID dessert en eau d'irrigation, seuls 160, totalisant un besoin en eau d'irrigation de 2 480 000 m3, représentant à peine 40% des besoins réels, ont émis le souhait de bénéficier des services de l'ONID en 2008, tandis que seulement 37 % d'entre eux se sont acquittés des factures relatives à l'année 2007 ». Il indiquera, par ailleurs, que ses services ont avisé, par courrier personnalisé, les 374 bénéficiaires de la zone de M'Keïnet, exploitée essentiellement par des concessionnaires universitaires, anciennement chômeurs, auxquels l'Etat a alloué, à chacun 2,5 ha de terre arable, plantés d'arbres, équipés de systèmes d'irrigation, et dont la majorité d'entre eux ne s'est jamais acquittée de ses factures, et qu'ils « ne sont plus en mesure de pourvoir en eau agricole les cultivateurs qui n'ont pas honoré leurs créances d'eau d'irrigation ». Un echéancier pour les agriculteurs Couvrant une superficie de 1 137 ha, irrigué par les eaux du barrage de la Fontaine des gazelles, doté d'une capacité de 55 hm3, et dont la canalisation principale, longue de 25 km, arrose les zones agricoles de Megraoua (km 9,8), Driss Amor (km 18,40) la Smala (km 21,70), et la zone de M'Keïnet, totalisant 880 ha, située dans le sud de la commune de l'Outaya, où croissent désormais des exploitations agricoles verdoyantes, parsemées d'équipements hydromécaniques et de tuyaux installés par l'ONID, « le périmètre de la plaine de l'Outaya est capable de nourrir une bonne partie de l'Algérie si son développement se poursuit », estime R.Talaboulma, de l'avis duquel « la concertation et le dialogue avec les exploitants agricoles ont toujours été privilégiés », ajoutant que « des réunions, des journées d'études et des rencontres de sensibilisation ont été organisées au siège de la wilaya et de la daïra de l'Outaya au cours des 3 dernières années, afin d'expliquer aux clients de l'ONID la nécessité de payer l'eau agricole. Un échéancier, non contraignant pour le recouvrement des créances, avait été établi pour chacun des agriculteurs, mais le résultat demeurant insuffisant, l'ONID se trouve dans l'obligation de fermer les vannes aux mauvais payeurs ». Il ajoutera aussi que ses services restent à l'écoute des agriculteurs pour trouver le meilleur moyen de régler ce contentieux, sans mettre en danger d'assèchement ces parcelles si prometteuses, ou l'équilibre financier de l'ONID, cette fois déterminé, semble-t-il, à récupérer la totalité des 11MDA (millions) dus aux agriculteurs, dont beaucoup, il est vrai, ont de véritables difficultés à pourvoir à toutes les dépenses inhérentes à leurs activités, dont le rendement est souvent différé de plusieurs années après le début des investissements et des cultures.