La question des créances non recouvrées est toujours d'actualité au niveau de l'office de promotion de gestion immobilière de Sétif, qui a attaqué en justice plus de 1 278 locataires, dont bon nombre risque l'expulsion. « Les différentes procédures ont permis à l'office de récupérer, au titre de l'exercice 2007, plus de 278 MDA (millions), soit 49,58% des créances qui nous posent encore problème. Plus de 275 MDA sont toujours détenus par des mauvais payeurs n'ayant donné aucune suite à nos différentes correspondances et sommations », affirme M. Adjrad, directeur de l'OPGI. « Devant le mutisme de ces locataires, qui sont pourtant signataires de contrats dans lesquels sont spécifiés les droits et obligations des deux parties, l'office, qui ne peut pas mettre sa trésorerie en difficulté, était dans l'obligation de saisir la justice. Il faut souligner que ces dossiers ne concernent que les locataires ayant cessé d'honorer leurs engagements depuis un certain temps », ajoute-t-il, faisant de la réhabilitation des cités un axe prioritaire. De nombreux sites des différentes localités de la wilaya vont bénéficier de cette action entrant dans le cadre de la taxe d'habitation, et pour laquelle une enveloppe de 220 MDA vient d'être allouée. « Sur instruction du wali, l'opération ne se limitera plus aux immeubles du chef-lieu ou des grands centres urbains. Les vieux bâtiments de Beni Aziz, Bougaâ, Aïn Oulmène, Bouandas et d'autres cités seront prochainement touchées ». Profitant de l'opportunité, M. Adjrad dira : « Sans l'implication totale des citoyens, les premiers bénéficiaires et responsables, dans une certaine mesure de la dégradation de leur propre cadre de vie, les efforts des pouvoirs publics seront vains. On doit aussi savoir que l'étanchéité, les parties communes, ainsi que les espaces verts des 3 106 logements de 11 cités ont bénéficié, entre 2006 et 2007, de l'opération qui bat son plein ». Interrogés, certains citoyens des 600 logements ayant bénéficié de l'opération, étant sur la même longueur d'onde que le directeur de l'OPGI, exposent points de vue et suggestions que voici : « Sans garde-fous réglementaires, la dégradation du cadre de vie perdurera. Le retour des gardiens d'immeubles et des concierges s'impose. Tout comme les rondes de la police d'urbanisme et de l'environnement en mesure de mettre un terme à l'incivisme qui ne peut être combattu et vaincu que par la pénalisation de ces actes ». En abordant un problème aussi crucial que celui de Diar Enakhla consignés, en de nombreuses occasions, dans ces colonnes, notre interlocuteur, qui estime que le traitement de la question est complexe, ne l'esquive pas pour autant et déclarera à ce propos : « Le statut juridique de Diar Enakhla, dont 96% de ses occupants sont des propriétaires, complique notre tâche. Ne pouvant rester insensible aux différentes doléances des citoyens, le wali nous a instruit pour qu'on prenne efficacement en charge la question. Pour bien cerner le problème, une commission formée d'ingénieurs et d'architectes a été constituée. Cette dernière, qui vient d'achever son audit, estime que l'ossature des bâtiments est abîmée. La consolidation de ces habitations nécessite de gros moyens financiers. Un rapport détaillé sera, dans ce sens, transmis au wali ». Notons, par ailleurs, que le plan de charge de l'office, détenteur d'un marché de 10 837 logements, dont 8 878 à caractère social en construction dans les différents coins de la wilaya, sera, selon M. Adjrad, fructifié par le lancement de la nouvelle formule de logements promotionnels initiée par le chef de l'exécutif qui déclare : « Faisant de la question du logement son cheval de bataille, le wali s'apprête à lancer une nouvelle formule de logement promotionnel destinée aux cadres n'ouvrant droit ni au social ni au logement social participatif, désormais une réalité palpable à Sétif. Ce nouveau produit qui va, j'en suis convaincu, régler pas mal de problèmes et faire des heureux, est une première à l'échelle nationale ».