Le néologisme hallab, ou hallaba au pluriel, est entré dans les mœurs de la région frontalière ouest. Ces trafiquants de carburant, sillonnant les routes sur l'axe meurtrier Maghnia-Ghazaouet-Nedroma et Tlemcen, avec leurs véhicules crasseux et déglingués (Renault 25, Renault 21, Mercedes et camions), ont fini par imposer une loi tacite, la leur : rouler à une vitesse vertigineuse, dépasser à droite, brûler la ligne jaune… pour arriver rapidement à la station d'essence et retourner vider « son » produit sur les dépôts implantés dans les communes frontalières, puis revenir sur les lieux, plusieurs fois par jours, dans les mêmes conditions. Une mort ambulante, en fait. Cependant, ces derniers temps, l'activité de ces hallaba tend à régresser grâce la guerre que mènent les éléments de la gendarmerie nationale, embusqués avec la pose du radar inopinément sur ce tronçon de la mort. Résultat : des centaines de permis ont été retirés la semaine dernière, des véhicules immobilisés et leurs propriétaires « confiés » à la justice. En outre, la rigueur de l'institution judiciaire (condamnations sévères) a dissuadé plus d'un. Pourvu que cela dure !