La première semaine culturelle espagnole commence sur les chapeaux de roues avec le sublime spectacle de flamenco, donné jeudi au TNA. Les spectateurs ont découvert les deux styles de ce genre musical. Standing ovation, jeudi soir au Théâtre national algérien (TNA) pour les artistes du flamenco. Unanimement, à la fin des deux heures de concert, les quelque 600 spectateurs se sont levés et ont applaudi les musiciens, danseurs et chanteurs pour leur performance. Le public a profité des deux styles du flamenco. Le premier, le plus traditionnel, avec le groupe El Noly. Un genre acoustique basé sur deux guitares et un cajon (les percussions) et surtout, rehaussé par la voix de de la chanteuse Alicia Gil. C'est une véritable Tzigane avec sa longue jupe volante et ses boucles d'oreilles tarentaises en or. Pendant quarante minutes, El Noly nous a transporté dans son univers gitan. Avec son phrasé ibérique et son charisme, Alicia Gil communiquait toute la tragédie de cette musique de ce peuple voyageur mal accepté. Le flamenco est né chez les gens du voyage. Il s'est imprégné des différentes cultures qui ont traversé leur région et marqué l'Andalousie. Les percussions sont un héritage andalou pour les Arabes et les textes pour les juifs. Pour la dernière chanson, Alicia Gil a laissé tomber son micro. Elle s'est mise devant la scène et s'est exprimée avec tout son corps en s'abandonnant à une danse extatique, le flamenco. A un moment, on ne se croyait plus dans la salle mais bel et bien en Andalousie, au cœur du pays « gipsy ». La seconde partie a laissé place au flamenco spectaculaire. Au fond de la scène, deux chanteurs et un guitariste évoluaient. Quelques instants après, surprise ! Une danseuse vêtue d'une robe traditionnelle entre en esquissant des pas de flamenco. Le décor est planté dans... l'arène ! Les planches du théâtre ont vibré pendant plus de trois quarts d'heure au son réson nant et caractéristiques des talons de trois danseurs déchaînés. Chacun avait quinze minutes pour s'exprimer en solo. Le plus apprécié du public fut un danseur qui, contre toute attente, vola la vedette aux danseuses. Impressionnant, ses jambes vibraient. Nous ne les voyions plus bouger, tant il était agile et d'une grande rapidité. Pour finir, cerise sur le gâteau, le passage d'une vraie Gitane. Elle subjugua le public par la célérité vertigineuse de ses chaussures sur le plancher. Elle relevait un peu sa jupe et nos yeux n'étaient rivés que sur cette partie de son corps à cause du bruit. En effet, ses talons faisaient de la musique, les instrumentistes derrière faisaient de la « figuration ». Après les applaudissements de l'assistance, tous les artistes sont revenus en formant un cercle. Contents de la réaction de la salle, ils se remirent à chanter et danser tous ensemble. Les spectateurs ne cessaient de les ovationner et les deux groupes continuaient à ne plus vouloir quitter la scène. Cependant, toute bonne chose a une fin, et le bonus s'est terminé au bout d'un quart d'heure.