La couverture de l'Afrique en réseau de transport reste encore faible avec 7,59 km pour 1000 km2 pour les routes et 2,96 km pour 1000 km2 pour le rail, selon la représentante de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, Mme Marie Thérèse Guiebo. Des experts appellent à une coordination des actions en Afrique. Pour arriver vers Alger, beaucoup de nos participants à cette session sont obligés de passer par l'Europe. » No comment ! Cette déclaration de la représentante de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique montre à elle seule combien le transport en Afrique est à la traîne. La Commission de l'Union africaine avait adopté un plan stratégique 2004-2007 à partir duquel a été élaboré un programme prioritaire pour le développement des infrastructures dénommé « Relier l'Afrique ». Dans ce programme, la vision globale de l'Union africaine dans le domaine des infrastructures prône de bâtir une Afrique dotée de systèmes intégrés d'infrastructures de transport fiables, efficaces et abordables, capables de promouvoir l'intégration régionale et d'assurer la participation du continent à la mondialisation. La mise en œuvre de ce programme fait face à des contraintes. Malheureusement, l'état actuel des différents modes de transport, tant du point de vue de services que des infrastructures, demeure préoccupant. On comprend mieux, dès lors, ce cri d'alarme partagé des experts africains et des représentants d'organisations internationales qui ont appelé hier à Alger à une coordination des actions entre les Etats africains pour le développement du secteur des transports. Ces experts s'attelaient, lors de cette première session de la conférence de l'Union africaine des ministres en charge des transports, qui se tient depuis hier au Club des pins, Alger, à définir « une vision africaine cohérente » du secteur des transports compatible avec la conjoncture actuelle. La représentante de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, Mme Marie Thérèse Guiebo, a relevé au cours de cette session l'importance d'une action commune mettant en exergue le rôle des transports dans le développement du continent. « Les transports constituent un élément essentiel du développement économique et social. Sans transport, il n'y a pas de vie économique décente », a-t-elle affirmé. Les Etats africains, a-t-elle soutenu, ne cessent d'accorder à ce secteur une grande importance en ajoutant que cette reconnaissance s'est traduite par la proclamation de deux décennies des Nations unies pour les transports en Afrique 1978-1988 et 1991-2001 à la demande des Etats africains. Elle a regretté, cependant, que les résultats de ces deux décennies n'aient pas été « à la hauteur des attentes ». Chiffres à l'appui, Mme Marie Thérèse donnera quelques exemples édifiants quant à ce déficit criant par rapport à l'Europe. La couverture de l'Afrique en réseau de transports reste encore très faible avec 7,59 km pour 1000 km2 pour les routes et 2,96 km pour 1000 km2 pour le rail. D'ici 2015, a-t-elle noté, les Etats africains se sont engagés à construire des voies de transport pour que les populations soient à 2 km des voies navigables en toute saison. Pour la représentante des Nations unies, sans des transports fiables, sûrs, efficaces et abordables, il sera difficile de promouvoir un développement durable en Afrique. Pour cela, a-t-elle ajouté, le secteur des transports continue de constituer une priorité dans les plans de développement des Etats et du continent comme la mise en place du programme du Nepad et l'adoption en avril 2005 d'une déclaration sur les transports permettant d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Le représentant de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, pour sa part, que la BAD a consacré 8,5 milliards de dollars pour les trois prochaines années pour le développement en Afrique, dont 50% pour le transport. Celui-ci suggérera des « politiques saines » pour attirer le privé dans le développement des industries en Afrique. Pour le directeur des infrastructures et de l'énergie de la commission de l'UA, Aboubakari Baba Moussa, la conférence des ministres africains des Trasports devra jeter un regard plus global sur la cohérence à donner à toutes les mesures qui y ont été préconisées pour le secteur des transports. Aujourd'hui, a-t-il souligné, « relier l'Afrique consiste à développer des liaisons physiques et à améliorer les services, afin d'avoir une Afrique disposant de systèmes intégrés d'infrastructures de transport fiables, efficaces et abordables, capables de promouvoir l'intégration et d'assurer la participation du continent à la mondialisation ».