Khalida Toumi ne cesse de nous étonner. Après avoir mené brillamment le grand événement « Alger 2007, capitale de la culture arabe » à son apothéose, la ministre de la Culture vient d'offrir aux Algériens l'une des plus belles expositions de peinture que l'Algérie ait connues depuis son indépendance : « Les peintres internationaux (parmi eux des universels comme Picasso ou Matta ou encore Masson) et la Révolution algérienne. » C'est le Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (15, rue Larbi Ben M'hidi) qui abrite cette grandiose exposition. « En 1957, M'hamed Issiakhem peignait une toile intitulée « Djamila ». En 1961, Pablo Picasso dessina aussi une Djamila. La première se nommait « Bouhired » et la seconde « Boupacha », mais au regard des deux œuvres, elles transcendaient les modèles qui les avaient inspirés pour devenir des symboles puissants du combat du peuple algérien par son indépendance (2). » Trente-neuf tableaux et dessins qui proviennent des musées (quelques-uns sont connus mondialement) et collectionneurs privés constituent cette exposition exceptionnelle. Parmi ces tableaux, il faut noter ceux peints ou dessinés par des peintres prestigieux tels Picasso, Matta et Masson. Pour le plaisir des yeux et la nourriture de l'esprit citons : « Djamila Boupacha » de Picasso, Fusillade, d'après « Goya » de Vasco Gasquet, « Algérie, 1960 » de M. Issiakhem, « Hommage à Maurice Audin » de M. Khadda, « Mendiant à la mitraillette » de J. D. Maisonseul, « Nord du Sahara » d'Erro, « Prisonnier pour la liberté » de C. Peverelli, « Parloire de la prison » d'André Masson, « La question » de Mata, « Transport de blessés dans le maquis » de Taslitzky, « Opposition des masses à Alger » de Crémonini. Tous les peintres « exposés » ont œuvré à donner à « La Révolution algérienne » une portée internationale. Anissa Bouayed, Denise Brahimi, Nadia Ouaddour, Benamar Mediène et Zahira Yahi l'ont bien souligné. Notons enfin qu'un beau catalogue (plein d'essais très intéressants) a été édité à l'occasion de cette exposition. Il se vend à 500 DA au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger. (1) Jean Sénac a dit : « Belle, belle comme un comité de gestion. » (2) Voir préface du catalogue de l'exposition