Le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Mohamed Kacem, n'est guère affolé par la flambée des cours de cette matière boursière sur les marchés internationaux et la sécheresse qui affecte déjà l'ouest du pays. L'homme rassure et nie en bloc les rumeurs colportées ça et là sur l'imminence d'une rupture de stocks en céréales. « Le stock peut couvrir les besoins du marché national au-delà de 2008. (…) Il n'est pas figé. Il y a des rentrées régulières. Le stock se renouvelle quotidiennement. Nous pensons déjà à l'année 2009 », ne cesse-t-il de répéter. M. Kacem, qui a tenu un point de presse pour mettre les points sur les « i », hier au siège de sa direction à Alger, n'a toutefois pas divulgué le volume des stocks, objet de multiples spéculations. Le motif ? « Préserver les intérêts nationaux », dira-t-il. L'OAIC a importé, selon son directeur général, pour la livraison de 2007 toujours en cours, l'équivalent de 5 millions de tonnes en blé tendre et 1,5 million de tonnes en blé dur. Au total, l'Algérie importe annuellement environ 5% de la production mondiale céréalière. « Nous recevons 3 céréaliers par mois », note-t-il, en précisant que l'OAIC « importe un produit de qualité et à moindre prix sur le marché extérieur ». Le cahier des charges de l'OAIC reste des plus sévères dans le monde, d'autant plus qu'il répond, relève M. Kacem, à la norme ISO. Selon ce dernier, les fournisseurs étrangers de l'Algérie en céréales se trouvent au Canada, au Mexique, aux USA et en Europe. « Nous n'avons aucune préférence pour tel ou tel fournisseur », affirme-t-il. A la veille du lancement de l'opération moissons-battages, l'orateur, qui a minimisé la sécheresse frappant l'ouest du pays, a révélé que les autorités sont en train de réfléchir à la stratégie à mettre en œuvre pour fixer les prix des céréales, dont le premier bénéficiaire sera l'agriculteur, lui-même souvent asphyxié par de nombreuses contraintes liées notamment à la distribution des produits agricoles. « Cette année, les prix ne seront pas comme ceux de l'année écoulée. Ils seront alignés sur les prix du marché mondial », explique-t-il. Estimant, par ailleurs, que l'OAIC a vécu une situation de quasi faillite en 2000, source d'un passif difficile à épancher en un « clin d'œil », il note, non sans fierté, que cet organisme a été remis sur les rails, après des mesures d'assainissement décidées par le ministère de tutelle, avant de gagner en performance. Il en veut pour preuve le bénéfice réalisé en 2007 au profit du Trésor public évalué à 21,4 milliards DA. Celui-ci était de l'ordre de 12 milliards DA en 2006.