Les vestiges anthropologiques et archéologiques s'étalent en effet du paléolithique au moderne en passant par le punique, le romain, le byzantin et le médiéval. Les vestiges, fort nombreux, parsèment le territoire de cette wilaya où les ruines sont le plus souvent englouties sous la végétation. Le premier inventaire, celui de Stefan Gsel, date de la fin du XIXe siècle. Il a été enrichi depuis pour atteindre le nombre de 164 sites connus où il faut préciser qu'il n'y a jamais eu de fouilles. Fresques, silex et outils, dolmens et menhirs, sarcophages, ruines diverses, pressoirs…Rien ne manque à la panoplie des témoins de l'histoire tourmentée de cette région de l'Afrique du Nord. En 2003, une équipe d'archéologues algéro-italienne se concentre pendant deux ans sur la zone frontalière d'Om Teboul et El Aïoun. Elle fait de nouvelles découvertes, 142 fermes, 249 presses à huile, tombes, forteresses byzantines bâties sur les fermes antiques. L'un des sites qui s'est avéré des plus curieux pour les archéologues est Ksar Fatma dans la commune d'El Aïoun. Un site complètement perdu sous la végétation de la forêt de chênes qui couvre le flanc nord-ouest du Djebel Om Skek, limite physique avec la Tunisie. La légende locale veut que ce fut le palais d'une princesse. C'était une villa à deux étages construite avec des grès locaux et entourée de quatre huileries et d'une citerne. Les murs encore debout atteignent 7,56 m en hauteur, presque jusqu'au toit. La porte d'entrée avec arc donne accès à la cour et la presse d'huile, monumentale, complètement conservée se trouve dans l'espace à côté de l'entrée. Une nouveauté technologique des outils de Ksar Fatma est la roue cannelée, conservée en 3 exemplaires seulement dans la villa et pas dans les autres fermes. On ne connaît pas d'autres exemples dans la Méditerranée. La roue cannelée permet d'exercer une plus grande force écrasante sur les olives dans le broyeur. Autour de la villa, il y a 4 huileries moins conservées. L'aqueduc de 696 m de longueur, complètement conservé, acheminait l'eau d'une source située 70 m plus haut vers des citernes. Avec Ksar Fatma, la direction de la culture a également proposé au classement deux autres sites. Les dolmens de Skhour à Bougous, un ensemble remarquable de mégalithes perchés sur les contreforts du Djebel Fedden et le fort moulin d'El Kala qui surplombe le port, l'un des bastions du XVIe siècle qui avec celui de la veille Calle et du Cap Segleb, assurait la surveillance de cette partie du littoral où les ottomans avaient permis aux premiers Européens de s'implanter pour le négoce avec les tribus locales. Deux sites sont déjà classés dans la région des ruines de la Vieille Calle et l'église d'El Kala