Située entre Blida et Cheffa, dépendant de la commune de Bouarfa, cette bourgade de 9200 habitants et de 1336 constructions est quelque peu délaissée. Mis à part le chômage endémique et le manque d'occupation, il n'y a aucun cybercafé, et la bibliothèque municipale existante est détournée de sa mission première puisqu'elle ne renferme aucun livre ni salle d'informatique. Une salle y est par contre aménagée pour la pratique de la boxe et du karaté. Les jeunes s'organisent seuls, en groupes, pour pratiquer le football au stade du quartier construit à même le lit de la rivière. « Nous apprenons chaque matin en nous réveillant, la nouvelle d'une agression, d'un vol ou d'une bagarre, entres ces jeunes désœuvrés qui s'adonnent, pour meubler leur temps, à l'alcool et aux stupéfiants », nous confie un père de famille qui s'occupe convenablement du jardin public mitoyen à l'antenne de l'APC. « Je suis fonctionnaire de la commune dans le cadre du programme de préemploi », ajoutera t-il. Les ruelles connaissent en ce moment des travaux visant l'approvisionnement de la cité en gaz naturel, et les habitants en sont très contents malgré la boue et la poussière qui leur cause quelques désagréments. Etant une localité où les terroristes trouvaient refuge pendant la période noire, les patrouilles de gendarmerie assurent la sécurité pendant la journée, mais évitent de s'y rendre la nuit. Questionné à ce sujet, le secrétaire général de l'APC de Bouarfa, Abdenour Boulkaria, nous apprend l'existence d'un futur projet de construction d'une unité de la sécurité urbaine. La cité est dotée d'une polyclinique où il n'y a pas de service des urgences et qui ferme après 16h et durant le week-end. La situation sanitaire est d'autant plus alarmante, lorsqu'on sait qu'un très grand bidonville s'est développé tout le long de Oued Bouarfa qui longe cette localité. Pour s'approvisionner en eau, des fillettes de huit à dix ans font le va-et-vient en poussant des charrettes chargées de bidons de cinq litres. Ces habitations précaires sont recensées, marquées d'une croix et numérotées, et les propriétaires attendent et espèrent être relogés. Un CEM et deux écoles primaires assurent l'éducation des enfants. Un autre collège est en cours de construction, il ouvrira ses portes à la rentrée prochaine, nous confient les services de la commune.