La nécessité, aujourd'hui avérée, de l'implant d'une annexe du haut commissariat au développement de la steppe n'est plus à démontrer, tant restent grands les enjeux et les défis que cette entité se doit de relever à l'aune de conséquents programmes inscrits dans ses tablettes pour la région sud de la wilaya. La zone steppique de Tiaret, au-delà des programmes injectés et qui impliquent, outre le HCDS, les services des forêts, de l'agriculture et ceux de l'hydraulique, a besoin d'un remède à même de freiner la progression vertigineuse du désert. C'est dans cet esprit là que, profitant de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la désertification, la décision fut prise d'offrir un terrain, voire un siège pour le HCDS qui a besoin de plus d'efficacité et de proximité dans la conduite d'opérations vitales pour les populations concernées. 12 des 42 communes de la wilaya reposent sur des terres steppiques et à vocation pastorale. 450 millions de dinars, destinés à l'investissement, dont des travaux liés aux mis en défens, aux parcours, à la fixation des populations à travers le forage de puits, à la réalisation de pistes, voire d'écoles, n'auraient pas, du point de vue des responsables, eu les effets escomptés. Un constat lié, à première vue, notera un communiqué de la wilaya, à « l'absence de coordination entre services et à un suivi aléatoire ». La situation, pour inquiétante qu'elle soit, a pour origine aussi, diront les responsables concernés, « l'absence de concertation avec les populations concernées qui connaissent mieux que quiconque les lieux où devraient théoriquement être implantés les projets et à fortiori le moment et les garanties de leurs succès ». Jusqu'à l'heure actuelle, beaucoup de ces projets, nous diront des éleveurs rencontrés à Feifja, se sont évaporés. Des équipements volés, tels les motopompes à Meitar, El mangar et à Djbil, entres autres. L'approche en matière de développement, voire pour la préservation de l'espèce dans cette région, reste des plus discutables. Nos interlocuteurs parlent de « l'implant d'habitats de type rural sur des terres steppiques ». La disponibilité de l'eau n'est pas rationnelle. Certains lieux seraient privilégiés par rapport à d'autres. Des cas sont cités. Même au niveau des recettes induites par la location des mises en défens il y a matière à spéculation, tant il y a manque de transparence de la part de certains élus. Les citoyens concernés par le développement de leur région respective ne sont pas consultés, s'ils ne sont pas méprisés à voir certains de leurs représentants, en proie à des démêlés judiciaires, se représenter aux assemblées élues. Au-delà des préoccupations légitimes, trop souvent soulevées par les éleveurs de ces régions steppiques, il y a ce conséquent travail qui a besoin d'être entretenu sinon valorisé. L'un des responsables régionaux du HCDS a fait part de la mise en défens à travers des périmètres de 252 522 ha, soit 25,50% de la superficie des communes steppiques, de 23 842 ha en plantation pastorale, de l'aménagement de points d'eaux, d'opérations liées à la promotion de la femme rurale, dont ont bénéficié 58 ménages, l'électrification avec de l'énergie solaire de 291 foyers ainsi que la réalisation de seguias et canaux d'irrigation sur plus de 50 000 mètres linéaires. Des réalisations certes conséquentes qui auraient dû générer des retombées autrement plus bénéfiques pour les populations, mais faute de coordination, voire de lisibilité dans la conduite des travaux, il y subsiste toujours des ratés.