On ne se bouscule pas au centre de santé de Tighzert. Personne dans sa salle d'attente. Un seul patient en consultation lors de notre passage. Depuis quelque temps, l'affluence a baissé sur cette vieille structure et ce n'est pas les malades qui manquent. Pour insuffisance de la prestation médicale, beaucoup sont contraints d'aller se soigner loin du village. Pourtant cet établissement est érigé au rang de polyclinique depuis la dernière réorganisation opérée dans le secteur de la santé. « Il est difficile de travailler ici avec le problème de transport qu'il y a » nous affirme le médecin du service. « Heureusement que je suis de la région » nous dit-elle. Ce n'est que depuis février dernier qu'un medecin permanent y a été affecté. Avant cela, c'était tout juste si cette structure assurait une petite activité d'infirmerie avant que l'on passe à des consultations deux fois par semaine avec l'arrivée, en 2006, d'un médecin généraliste et d'un dentiste. Ce plus est venu après une visite du wali qui a aussi permis quelques travaux pour notamment l'érection d'un mur de clôture alors que l'éclairage reste toujours à faire. Une sage-femme y travaillait aussi. Depuis qu'elle est mutée ailleurs, en mars dernier, le service PMI est resté fermé et la population attend que l'EPSP de tutelle comble ce déficit et d'autres encore comme celui relatif à la « chirurgie dentaire » où la prestation se limite aux seules extractions de dents. Pour la carie, par exemple, il faudra aller jusqu'à Semaoune. Déjà limitée, la prestation médicale est réduite avec le départ des deux agents du service recrutés dans le cadre de l'emploi de jeunes (AEG) et dont les contrats arrivés à terme n'ont pas été renouvelés par la DAS. Aujourd'hui, il reste un maigre personnel médical fait d'un trio que complète le seul infirmier du centre. Une modeste bâtisse qui a été construite sur budget de l'APC au milieu des années 70 pour abriter un dispensaire. Entrée en fonction en 1989, moult péripéties l'ont contrainte à la fermeture en 2000 pour notamment absence de réserve d'eau. Depuis mars dernier, le centre est donc doté du nouveau statut de polyclinique qui réellement ne change rien à son dénuement mais plutôt le laisse à ses insuffisances.