C'est un des trois problèmes environnementaux majeurs relevés par le rapport en Algérie avec la désertification et la pollution : la pénurie d'eau fait de l'Algérie le deuxième pays d'Afrique le plus pauvre en eau derrière la Libye. Le problème : une accumulation de facteurs aggravants pour le peu de ressources. Comme l'augmentation de la demande urbaine, agricole et industrielle, la contrainte climatique, la dégradation de la qualité des eaux de surface et souterraine ainsi que d'autres problèmes désormais bien connus : les pertes d'eau dans les réservoirs et le gaspillage au robinet. « On peut dire que la situation est préoccupante pour toute l'Afrique du Nord, analyse Aboubacar Issa, à l'Observatoire du Sahara et du Sahel. En 50 ans, la disponibilité en eau en Afrique est passée de 1200 mètres cubes par personne et par an à 600 mètres cubes. Avec 355 mètres cubes, soit en dessous du seuil de stress hydrique défini par la Banque mondiale, l'Algérie est encore bien en dessous de la moyenne africaine. » Même si le Maroc est mieux doté, il devrait se retrouver en situation de stress hydrique dans peu de temps. Quant à la Tunisie, elle souffre déjà d'une pénurie. « Ce sont des petits pays, qui cernent donc mieux le problème que nous, relève Mohamed Safar Zitoun (voir ci-contre), mais ils ont aussi une vision plus économe de l'eau. Que ce soit dans le stockage ou l'alimentation artificielle des nappes. Le Maroc a également mis en place un système d'alerte aux sécheresses. »