Il ne fait pas bon vivre à Sidi Ahmed. Le triste constat est réitéré de plus en plus par les habitants du plus grand quartier de la ville de Béjaïa. Non pas pour une histoire d'insécurité, de surpopulation ou d'enclavement. Bien au contraire, s'accorde-t-on à dire, le climat y est relativement paisible. Le découpage du site en îlots, en plus d'aérer le quartier, donne l'impression de vivre dans une cité peu habitée. Et le relief en pente confère de la vue à tous les immeubles. Sur le plan donc de l'urbanisation et de l'aspect architectural de la zone, de l'avis général, rien n'est remis en cause. Le mal qui ronge la cité est à chercher ailleurs, plus précisément dans l'entretien de l'environnement. L'abandon n'a jamais été aussi alarmant. Toutes les défectuosités sont réunies pour ternir le milieu. Les herbes n'ont jamais été laissées aussi hautes. Rats et serpents peuvent y évoluer en toute quiétude. Certains habitants tentent péniblement, à travers l'organisation de volontariats ou en faisant l'effort de payer un journalier, de procéder à un désherbage. Toutefois dans de nombreux cas, on n'a trouvé comme solution pour s'en débarrasser que la mise à feu. Ce qui, en plus d'incommoder les foyers avec des fumées aux relents désagréables, a eu pour résultat de dessiner d'affreuses plaies noires dans le paysage. Des détritus de tous genres jonchent les terrains vagues et les allées. à croire que leur ramassage ne se fait jamais ou du moins se fait mal. Des responsables ne se gênent pas pour pointer un doigt accusateur vers le citoyen, oubliant de regarder beaucoup plus vers les moyens et les méthodes d'enlèvement pour beaucoup avérées archaïques. Il est vrai qu'une part de responsabilité incombe au citoyen. Mais, là-dessus, que sont devenus les promesses de sensibilisation et le travail de proximité faits à gorges déployées durant les campagnes électorales ? La désolation est devenue permanente ; elle est banalisée à la longue. à telle enseigne que jeter des ordures à toute heure et n' importe où est devenu un geste des plus normaux. Pour exemple, la décharge improvisée face au cimetière, sur le bord de la route entre les îlots D et K. On ne s'est nullement gêné pour y déverser carrément des camions de déblais de construction. Des préaux d'immeubles n'échappent pas à cet affligeant spectacle. Celui des blocs K 25, 27 et 29 s'est embourbé en plus sous l'effet d'une eau provenant, paraît-il, d'une source naturelle. Les locataires craignent du coup, à défaut d'un drainage imminent, que les fondations du bâtiment n'en soient affectées. Pour l'instant, ils en subissent le moindre mal, à savoir, la prolifération des rats, des moustiques, les odeurs nauséabondes et… le croassement des grenouilles. Pour compléter le pitoyable décor, un énorme rocher qui a dégringolé voilà des mois de l'escarpement surplombant la voie où se tient le marché hebdomadaire gît toujours sur le trottoir, obligeant les piétons à se risquer sur le bitume. C'est en fait, tout le trottoir qui est défoncé, tout le long de cette route. Nous oserons encore soulever ici, le problème de portions de route détériorées et où l'on peut voir encore présents les masses de terre, de sable et de gravats entraînés par les eaux de pluie de…l'hiver passé. Cela est le cas au niveau du rond-point du côté de la mosquée et avant le CEM base 7. La situation est sérieusement à déplorer. Un plan d'urgence doit mobiliser tous les acteurs ayant responsabilité dans la cité. L'implication des citoyens aura pour effet d'encourager de nouveaux réflexes. Beaucoup avaient, de par le passé, prouvé qu'ils étaient prêts à participer à l'édification d'un meilleur cadre de vie. Pour preuve les jardins et les arbres qu'ils avaient plantés aux abords des immeubles. Une certaine assemblée communale les avait dégommés sans les avoir jamais remplacés. A Béjaïa, vit une population de 167 000 âmes. Et elle n'est pas toute domiciliée dans les avenues principales tout le temps requinquées.