Huit personnes ont été tuées et 21 autres blessées par des échanges de tirs qui ont éclaté samedi entre partisans et opposants au régime syrien à Tripoli, la principale ville du nord du Liban, a-t-on appris de source sécuritaire. Des fusillades sporadiques ont éclaté à partir de minuit dans la nuit de vendredi à samedi et des roquettes ont été tirées, poussant des familles à fuir leur domicile, a précisé cette source, ajoutant que les heurts se poursuivaient par intermittence. Les heurts ont opposé des habitants du quartier de Bab el-Tebbaneh, majoritairement sunnite et hostile au régime syrien de Bachar al-Assad, et ceux de Jabal Mohsen, plutôt alaouite et sympathisant de ce régime. Une femme et son fils ont été tués par une roquette tirée sur le quartier de Bab el-Tebbaneh, a indiqué la source au sein des services de sécurité. L'armée, déjà très présente dans la zone, va se déployer à Jabal Mohsen, et la police à Bab el-Tebbaneh. Tripoli a déjà été secoué à la mi-mai par une semaine de heurts entre ces pro et anti-Assad, qui avaient fait 10 morts. L'armée est intervenue le 15 mai pour séparer les protagonistes, prenant position dans la rue de Syrie, qui sépare les deux quartiers, avant de se déployer à l'intérieur des quartiers. La révolte en Syrie exacerbe les tensions au Liban, qui a connu 30 ans d'hégémonie syrienne et reste profondément divisé entre adversaires et partisans d'Assad. Les autorités évitent de prendre position face au conflit syrien. Après les premières violences à Tripoli mi-mai, les incidents se sont étendus à Beyrouth, où deux personnes ont été tuées le 21 mai, après la mort d'un dignitaire sunnite hostile au régime syrien tué par l'armée.