La chaîne de télévision française TF1 a diffusé dimanche, pour la première fois, des extraits audio des discussions entre Mohamed Merah et les policiers pendant les 32 heures du siège de son appartement de Toulouse (sud-ouest) qui s'est achevé par la mort du jeune jihadiste le 22 mars. Dans ces extraits, Merah affirme être prêt à poursuivre dans sa folie meurtrière, assure être en liens avec Al Qaïda et le grand banditisme et explique comment il a trompé la vigilance des services de renseignements qui le surveillaient. Le 21 mars vers 3h00, les policiers tentent de prendre d'assaut l'appartement où s'est réfugié Mohamed Merah. Ils sont accueillis par un feu nourri. Mais le contact s'établit ensuite et les discussions avec le jeune jihadiste montrent toute sa détermination. "Je suis quelqu'un de déterminé, je n'ai pas fait ça pour me laisser faire attraper, t'as vu. Là, on négocie tu vois, on est en train de négocier, après, en dehors des négociations, n'oublie pas que j'ai les armes à la main, je sais ce qui va se passer, je sais comment vous opérez pour intervenir", dit-il au négociateur, selon cet enregistrement. "Je sais que vous risquez de m'abattre, c'est un risque que je prends. Donc voilà, sachez qu'en face de vous, vous avez un homme qui n'a pas peur de la mort, moi la mort, je l'aime comme vous, vous aimez la vie", ajoute t-il. Dans ces quatre heures et demie de négociations que la chaîne assure détenir, Merah fait part de ses contacts avec "ses frères" d'Al Qaïda au Pakistan, ses actions à venir mais aussi du style de vie libéré qu'il avait adopté: "ça fait partie de la ruse, tu vois", explique-t-il au négociateur. Français d'origine algérienne, Mohamed Merah avait semé la terreur en tuant trois militaires d'origine maghrébine et quatre personnes de confession juive, dont trois enfants, entre le 11 et le 19 mars. Se réclamant d'Al-Qaïda, il avait finalement été abattu le 22 mars par une unité d'intervention de la police, lors de l'assaut de l'appartement où il était retranché. L'affaire Merah avait mis en lumière les lacunes du contre-espionnage français, critiqué pour n'avoir pas pris au sérieux un homme qui s'était rendu notamment au Pakistan et en Afghanistan.