Le calme est revenu samedi dans le centre du Caire, évacué tôt le matin après une nuit d'affrontements entre policiers et manifestants protestant contre un film islamophobe réalisé aux Etats-Unis. La circulation a repris normalement sur la place Tahrir, proche de l'ambassade des Etats-Unis visée par des manifestations depuis mardi. Tôt samedi, la police anti-émeutes, qui a reçu des renforts dans la nuit, a évacué la place et pourchassé dans les rues adjacentes les manifestants, en majorité de très jeunes Egyptiens aux affiliations politiques indéterminées, a rapporté l'agence officielle Mena. Toute la nuit, des affrontements ont opposé policiers et manifestants dans le centre de la capitale, les forces de l'ordre répondant aux jets de pierres et de cocktails Molotov par des tirs de grenades lacrymogènes, selon l'agence. Le ministère de l'Intérieur a annoncé avoir procédé à 142 arrestations jusqu'à présent. Le Parquet de Qasr el-Nil, au Caire, a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances du décès de deux personnes, qui pourraient être liées aux manifestations, selon une source judiciaire. L'agence Mena avait fait état d'un mort vendredi soir, mais le ministère de la Santé a démenti tout lien entre la victime et les affrontements. Plusieurs dizaines de personnes --policiers et manifestants-- ont été blessées dans les heurts ces derniers jours. Les manifestations contre l'ambassade des Etats-Unis ont débuté mardi avec un rassemblement de quelques milliers de personnes. Un groupe était parvenu à enlever le drapeau américain pour le remplacer par un étendard islamiste. Elles se sont poursuivies depuis avec des rassemblements plus petits mais plus violents, composés de jeunes aux motivations politiques incertaines affrontant de manière sporadique les forces de l'ordre qui bouclent les accès à la chancellerie américaine. Des manifestations souvent violentes ont éclaté dans plusieurs pays du monde musulman après la diffusion sur internet d'extraits d'un film qui dénigre le prophète Mahomet et les musulmans, présentés comme immoraux et brutaux.