La Turquie a accepté de lever son véto aux coopérations non militaires de l'Otan avec Israël, qu'elle bloquait depuis un assaut meurtrier de l'armée israélienne contre un navire d'aide humanitaire turc pour Gaza en 2010, a affirmé dimanche une source diplomatique turque. Ankara et les 27 autres membres de l'Alliance atlantique ont approuvé lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan, le 4 décembre à Bruxelles, une proposition du secrétaire général Anders Fogh Rasmussen visant à débloquer les coopérations avec des pays tiers, selon cette source. La Turquie a ainsi accepté la participation d'Israël à "plusieurs activités à l'agenda" 2013 de l'Otan, "des séminaires, des ateliers, des cours et des conférences", en échange de la levée du véto mis par certains pays de l'Otan solidaires d'Israël à des coopérations avec des pays proches de la Turquie, notamment dans le monde arabe, a-t-elle ajouté. "Certains alliés ont réalisé que c'était l'Otan qui pâtissait" de ces mesures, qui ont "créé un manque de confiance chez ces partenaires" de l'Alliance, a commenté cette source. Les manoeuvres militaires conjointes Otan-Israël restent toutefois proscrites. "Dans la proposition (de M. Rasmussen), il n'y a pas de place pour des manoeuvres de l'Otan avec Israël", a souligné le diplomate. Il a aussi précisé que "la Turquie réserve sa décision pour les activités prenant place en Turquie", même de nature non militaire. L'accord intervient alors que l'Otan a accepté début décembre de déployer des batteries de missiles sol-air Patriot le long de la frontière turque avec la Syrie pour protéger la Turquie contre d'éventuelles menaces syriennes. Les Patriot doivent être déployés dans les prochaines semaines. Autrefois alliée d'Israël, la Turquie entretient des relations exécrables avec l'Etat hébreu depuis l'assaut meurtrier de Tsahal en 2010 contre un navire d'aide humanitaire pour Gaza, au cours duquel avaient péri neuf Turcs. Ankara réclame depuis des excuses et des compensations, ce que les israéliens refusent.