Le Front jihadiste al-Nosra a revendiqué dimanche la responsabilité d'une attaque suicide menée début février contre une usine de l'armée, dans la province d'Hama, qui avait fait au moins 60 morts. "Grâce à Dieu, nos frères au sein du Front al-Nosra (...) ont mené une opération martyr qui a visé une usine militaire dans la ville de Tal Braq, dans la province de Hama" le 6 février, a affirmé le groupe jihadiste dans un communiqué publié sur internet. Selon ce groupe, un de ses combattants, qui conduisait "un bus chargé de 2,5 tonnes d'explosifs", s'est fait exploser devant l'usine, alors qu'un groupe de "chabihha", des miliciens pro-régime, recevaient leur salaire. Al-Nosra a affirmé que l'attaque avait été menée "pour venger les enfants musulmans de la communauté sunnite, qui souffrent des crimes des alaouites et de leurs collaborateurs". Le président Bachar al-Assad, contesté depuis mars 2011, appartient à la minorité alaouite, tandis que la majorité des rebelles syriens, tout comme la population, est sunnite. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui se base sur un vaste réseau de militants et de médecins à travers la Syrie, au moins 60 personnes avaient été tuées dans cette attaque. Mais cette ONG avait alors expliqué que les victimes étaient des employés d'une fabrique d'uniformes de l'armée qui sortaient de leur travail lorsqu'une explosion avait visé leur bus. Al-Nosra, inscrite par les Etats-Unis sur la liste des organisations terroristes, a revendiqué la majorité des attaques suicides menées en Syrie, où plus de 70.000 personnes sont mortes en près de deux ans de conflit.