Un tribunal bahreïni a acquitté mardi deux policiers, poursuivis pour la mort d'un manifestant chiite lors de la contestation contre le régime en 2011, a indiqué un avocat sur Twitter. Le tribunal a conclu que les deux policiers avaient tiré à la chevrotine, mais "sans préméditation", sur Fadhel al-Matrouk, mort lors de la répression d'une manifestation le 15 février 2011, a ajouté Me Mohamed al-Jeshi sur Twitter. Dimanche, une Cour d'appel avait confirmé l'acquittement prononcé en décembre en faveur de deux autres policiers, jugés pour la mort de deux manifestants, Ali al-Moumen et Issa Abdel Hassen, tués par balles lors de l'intervention des forces de sécurité pour disperser des manifestants le 17 février 2011 à Manama. Le 31 janvier, un policier avait écopé de sept ans de prison après avoir été reconnu coupable d'avoir "battu à mort" Ali Mchaimeh, le premier manifestant à avoir été tué lors du soulèvement qui avait éclaté le 14 février 2011. Plusieurs policiers sont jugés sous l'accusation d'avoir torturé des détenus arrêtés dans le cadre de la répression du soulèvement. Deux d'entre eux avaient été condamnés Le 30 décembre à sept ans de prison pour avoir torturé à mort un détenu chiite dans le sillage des protestations de 2011. Les autorités affirment appliquer ainsi les recommandations d'une commission d'enquête indépendante qui a estimé que les forces de sécurité avaient eu un recours excessif à la force face aux manifestations. Petit royaume du Golfe dirigé par la monarchie sunnite des al-Khalifa, Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle. Malgré la répression meurtrière des manifestations à Manama de la mi-février à la mi-mars 2011, des rassemblements continuent d'avoir lieu régulièrement dans les villages chiites autour de la capitale. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation à Bahreïn.